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21/12/2020

Légion de déshonneur

 

    L’actuel dictateur égyptien a récemment reçu, des mains du Président Emmanuel Macron, la si prestigieuse Légiion d’Honneur. Ne le savions nous pas déjà ? Le moyen le plus sûr d’obtenir la médaille instituée par Napoléon I, c’est de se comporter au minimum comme un autocrate. Ainsi, Jacques Chirac décora le très démocratique Monsieur Poutine, le tzar moderne qui ordonne l’exécution des gêneurs et des empêcheurs d’opprimer.

   Un proverbe ne dit-il pas : il n’y a de la chance que pour la canaille. Élémentaire vérité, qui se vérifie encore aujourd’hui.  

    Mon père, maquisard à l’âge de 18 ans, caché dans les bois de la Sologne avec des camarades de sa génération, ne se vit jamais distingué de cette façon. Il présenta sa demande plusieurs fois, puis je pris le relai, tentai de lui procurer la distinction, sans plus de succès.

   Lorsqu’il mourut, j’écrivis à la Présidence. J’obtins une réponse, courtoise mais sans appel : Jean Le Fouler n’était pas mort au combat. Là résidait son grand tort. À l’âge de 91 ans et coincé dans un fauteuil roulant, je ne sais comment il aurait encore pu se battre.

   Tandis que les honorables tyrans se battent, eux, chaque jour, contre toutes les formes de liberté. Ils emprisonnent et torturent avec énergie, avec célérité, avec une belle conviction.

    De plus, lorsque leur pays achète des armes à la France, beaucoup d’armes coûteuses, cela ne vaut-il pas le coup de les amadouer, en leur accordant la rosette ? Exemple : l’Égypte, fidèle client de la France, pour les avions Rafale.

    Le cynisme n’a rien à craindre de la morale et de la justice. L’avenir lui sourit.