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15/06/2017

Éloge funèbre

Ton éloge funèbre, papa

 

Bonjour, à toutes et à tous. Soyez chaleureusement remerciés d’être venus aujourd’hui, si nombreux, pour nous accompagner dans notre deuil.

Ce texte se veut un témoignage, sur qui fut Jean Le Fouler. Aussi ne vais-je pas dérouler le fil de sa vie, car ceux qui l’ont connu en savent déjà l’essentiel et le récit n’intéresserait guère les autres.

Il s’agit d’exprimer, le plus justement possible, ce qui caractérisa le défunt et d’énumérer les valeurs et les goûts qu’il nous a transmis.

En premier lieu, il faut noter qu’il est décédé le 8 mai, jour de la libération. Or, en 1944, mon père se battait en Sologne, contre l’occupant. Il n’avait que dix-huit ans. Il avait choisi de risquer sa vie, plutôt que de vivre encore sous la botte. Valeur première : la liberté. Toutefois, il se serait étonné, si on l’avait présenté en héros. Il avait trop de modestie pour revendiquer ce titre.

Deuxièmement, il s’éteignit à deux pas de son dernier lieu de travail. L’effort lié au travail bien fait, autre valeur, aussi importante que la liberté.

Deux coïncidences, l’une temporelle, l’autre spatiale, mais assez troublantes, comme s’il avait voulu nous adresser un dernier clin d’œil, lui qui avait le sens de l’humour, celui qui consiste à rire de soi-même.

Dans la vie quotidienne, par l’exemple, Jean nous communiqua mille choses précieuses, qui toutes aident à bien vivre, mais qu’aucune somme d’argent ne permet d’acquérir : le souci de la vérité, de la franchise, de la droiture et de l’authenticité ; le sens de l’empathie ; également, une prédilection pour les activités de plein air, occasions d’admirer la nature et de savourer les bonnes choses qu’elle nous offre.

Et encore : le goût de la lecture et des voyages, de la découverte des pays proches ou lointains. Il avait un langage très personnel et imagé, duquel nous avons tiré notre amour des mots.

Toujours disposé à rendre service, il avait une grande générosité. C’était l’un de ces hommes dont les gens disent : « Il a le cœur sur la main. »

Voilà l’héritage qu’il nous a laissé en partage.

Pour toutes ces raisons, ces richesses étant déposées en nos cœurs, Jean Le Fouler continuera de vivre, aussi longtemps que nous veillerons sur la flamme du souvenir.

Je vous remercie pour votre attention.

   

   Ton fils, Jean-Luc Le Fouler, le 13 mai 2017, à Saint-Cyr-sur-Loire

15/10/2014

Vidage de pots de chambres

Vidage de pots de chambre

 

  

   Hier, dimanche 14 septembre 2014, nous sommes revenus de la Sarthe, plus précisément de Contilly, village situé près de la petite ville de Mamers, après une visite aux cousins Esnault, « du côté d’Élisabeth ».

   Avec eux et même, avant cela le samedi, avec Yvette l’ex-compagne d’André Manson, qui l’année dernière le soutint au cours de son atroce agonie, nous avons parlé de l’inévitable sujet actuel : le livre de Valérie Trierweiler.

Unanimité absolue : nous nous refusons à lire de pareilles cochonneries. Un livre, où l’auteur n’a pas de plus haute ambition que celle de régler ses comptes personnels, n’aura jamais à nos yeux qu’une valeur nulle.

Il existe un public, hélas, pour ces livres poubelles. La preuve : rupture de stock en deux ou trois jours, 170.000 exemplaires écoulés, la dame perçoit cinq cent mille Euros d’à-valoir, plus cent quatre vingt mille en droits d’auteur pour le premier tirage.

Un livre qu’elle n’a pas écrit, de surcroît.

Quant à « l’éditeur », il doit jubiler, bicher, se frotter les mains, se congratuler lui-même.

   Arrivés chez nous, je trouve dans le courrier un chèque, émis par Amazon, de trois Euros dix centimes. Mes droits d’auteur pour deux livres électroniques, Entre muraille et canal et Pot-pourri tourangeau.

Des livres que j’ai bien sûr écrits moi-même, et pas des dépotoirs, ni des règlements de comptes.

 

Des livres où j’ai voulu mettre le meilleur de moi-même, que j’ai médités, chéris, peaufinés, mais qui n’auront pas de succès parce que, au contraire de Mme Valérie Trierweiler, je ne vide pas les pots de chambre sur la place publique. Il est vrai que des centaines de milliers de personnes se repaissent de cette piètre nourriture intellectuelle – mieux, s’en régalent.

13/10/2014

L'amertume de la déception

L’amertume de la déception

 

Jeudi 14 août 2014, à Saint-Cyr-sur-Loire

   

   Nous revenons d’une promenade sur l’Île Simon ; pour cela, nous prenons les Cent Marches, bellement rénovées l’an dernier.

    En bas, une plaque de cuivre annonce que les noms « d’illustres écrivains » seront gravés sur les marches, un par mois si ma mémoire est bonne.

    Quelle belle initiative ! Aussitôt, naïf, je me dis : oui, le théologien Grégoire de Tours, Pierre de Ronsard le tendre poète, le paillard et gouailleur François Rabelais, René Descartes le méthodique, le passionné, le gigantesque Honoré de Balzac, le si romantique Alfred de Vigny, Anatole France, subtil ironiste, le très lucide Henri Bergson, Bernard Clavel, le chantre des classes laborieuses, Jacques Lanzman le globe-trotter, Jean-Marie Laclavetine à la belle insolence, Martine Le Coz et ses personnages flamboyants, tous nés en Touraine ou ayant vécu dans cette province.

    N’avez-vous pas remarqué, hélas, que le substantif « déception » attire à lui, irrésistiblement, l’adjectif « amère » ? Notez bien que je n’avais pas inclu mon pseudonyme dans la liste. De quel droit me considérerais-je comme « illustre » ?

    Les deux premières marches, en haut de l’escalier, portent les noms de deux journalistes, animateurs de télévision…

    Même en haut des cent marches, nous sommes tombés bien bas.

   A qui profite le léchage de cul ?