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06/06/2012

L'éviction (1)

L’éviction

 

(Extrait)

   

 

    Chaque être humain connaît, au moins pour une période, le phénomène du rêve récurrent jusqu’à l’obsession. Certaines images, des scènes accompagnées  d’une atmosphère angoissante,  viennent hanter notre sommeil ; par le verbe « hanter », je veux clairement signaler le caractère à la fois insistant et inquiétant de ce type de rêves.

    Il faut également dire que l’habituel distinguo entre rêve et cauchemar n’a qu’une valeur assez relative. Ne parle-t-on pas, familièrement, de « mauvais rêve », façon atténuée de dire cauchemar ? A l’ami, au parent qui va se coucher, nous souhaitons de « faire de beaux rêves », ou « des rêves bleus », façons à peine voilées d’admettre l’existence de rêves qui ne sont ni beaux, ni bleus. Cette couleur nous évoque des images positives, car elle s’associe, de façon évidente, à la clarté du jour. Autrement dit, nous souhaitons à l’autre de retrouver, au cœur même du sommeil, les vertus tonifiantes du soleil.  

    L’opposition assez commune du rêve au cauchemar, le premier mot nous suggérant plutôt d’agréables, voire de merveilleuses visions, et le deuxième des choses effrayantes, ne se vérifie pas systématiquement, car la plupart des rêves nous paraissent absurdes, c’est-à-dire ni précisément agréables, ni foncièrement désagréables. La fantasmagorie nocturne nous présente la gamme des bruns et des gris, tandis que la pure noirceur et la lumière virginale ne forment que de rares exceptions.  

    

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