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08/02/2013

Carnet d'une randonnée (13)

Parlez-en à vos parents ou amis bretons, à tous ceux qui aiment la Bretagne !

Carnet d’une randonnée (13)

Le petit Martial

     A Mur-de-Bretagne, village où je me reposai quelques jours, à cause de très vives douleurs musculaires dans mes jambes, je fis la connaissance d’un dénommé Martial. Je  le rencontrai dans un bar, où j’avais demandé si l’on connaissait un paysan qui m’autoriserait à dormir dans une grange, sur la paille. C’était une sorte de défi que je m’étais lancé, de dormir le moins souvent possible à l’hôtel, afin d’éprouver l’hospitalité bretonne dont m’avait parlé mon père. Martial n’avait pas de grange ni de paille, mais il m’offrit son hospitalité. Je déclinai poliment l’offre, car, à la vue du logement, je compris que Martial était plus pauvre que moi. J’aurais eu honte d’abuser de la générosité d’un homme aussi spontané. 

    Martial avait le cheveu grisonnant, frisait la soixantaine, était célibataire, artisan, autodidacte. Bien qu’il n’eût fréquenté que l’école primaire, il avait lu les philosophes : Diderot, Voltaire, Rousseau, Kant, Marx, Engels et bien d’autres.

    Il m’avoua qu’il avait été séduit, pendant sa jeunesse, par le marxisme, qui le déçut ensuite. Martial me dit avoir été confronté au communisme au cours de la Seconde Guerre mondiale, parce qu’il combattit pendant six mois dans les rangs de l’Armée Rouge. Etait-ce vrai, ou fabulait-il pour se grandir devant ce randonneur inconnu ? Je l’ignore, mais veux croire qu’il n’a pas menti. Quel intérêt aurait-il eu à le faire, auprès d’un étranger qu’il ne reverrait probablement jamais ?

    Extrait de Hautes sources, vastes estuaires, 324 pages, 14 Euros frais d’envoi offerts.

 

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