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28/05/2013

Bon voyage !

Bon voyage !

 

(Postasse à Voyage au Pays d’Haistybradu)

 

   S’il n’avait déjà été donné à une œuvre célèbre, un autre titre eût pu aller comme un gant à ce recueil qui porte le nom de Voyage au Pays d’Haistybradu. Il est indubitable que cet étrange Voyage –aux antipodes, il va sans dire, du Voyage au bout de la nuit  de Céline- a une  parenté avec les Contes cruels. Non que le style baroque de Villiers de l’Isle Adam se retrouve dans l’écriture de Yann Le Puits ou que ce dernier prenne son inspiration chez ce maître de Villiers que fut Poe, mais parce qu’il est possible d’identifier un point commun à ces deux écrivains : la potentielle irruption, lente ou brutale, au cœur de la réalité, d’un univers omniprésent et insolite, capable à tout moment d’emporter les fondations de notre civilisation malade et affublée aujourd’hui du qualificatif oiseux de post-moderne.

    « Malade » : le maître mot est lancé. Il est un fait que l’agencement des hommes entre eux, leur rapport à l’argent, leurs arrangements durables ou provisoires, leurs complicités, comme leurs antagonismes sont, pour l’auteur du Voyage, frappés du sceau de la maladie, d’une maladie dont l’agent serait l’irrationnel. En atteste, dans cet ensemble de nouvelles, la fréquence du substantif thaumaturge. Partout présente ainsi que la dixième et fatale plaie d’Egypte déclenchée par Yahvé pour libérer son peuple, la maladie est si forte, si répandue, qu’elle gangrène tout : politique, autorité, sport, religion, monde du travail, celui des arts et des lettres … et induit cette vérité atroce, scandaleuse aux esprits bien pensants et cependant irréfutable : il n’y a pas de différence de nature entre l’enfer des camps de concentration nazis et la perversité ouatée de notre monde. Relisez attentivement La patronne ou le Voyage et vous serez frappé du fait que « Dans le ciel maudit d’Haistybradupolis, duquel est exclue la couleur bleue, à tel point que les gens, jusque dans leurs yeux, semblent en avoir perdu la mémoire (…) stagnent des fumées. »

    Un gouffre insondable sépare Yann Le Puits de son illustre prédécesseur : celui du nihilisme que le XX° siècle porta à son apogée avec les horreurs que l’on sait. Les âmes souffrant de cécité volontaire ou non ou fêlées auront vite délaissé ce sulfureux et impitoyable jeu de massacre auquel, on le sent bien, se livre l’auteur et qui frappe aussi (comment s’en étonner ?) les promesses sans vergogne de la technoscience contemporaine si dévoyée et pourtant si séduisante. Sans doute ces âmes préfèrent-elles les grandes et belles aventures de la littérature à la mode, l’anesthésie des idées par la grotesque galaxie des images, les psalmodies enchanteresses du politiquement correct ou les conversations dans un bistrot branché sur les moyens de réformer notre société prétendument amendable. Qu’elles agissent à leur guise mais tant pis pour elles ! Rien de tel qu’un empêcheur de penser en rond, à l’image d’un Pascal, ou plus près de nous d’un Cioran, pour remettre l’homme à sa place et ranger l’incommensurable orgueil de celui-ci dans le débarras des inutilités en attente d’être jetées dans la benne des déchets non recyclables. L’auteur du Voyage n’est pas apologiste et bien qu’il ne soit pas le premier à nous entraîner sur des chemins sinueux, chaotiques, vertigineux et fantastiques, il le fait d’impeccable manière au moyen d’hygiéniques métaphores. Avec lui, l’écriture recèle bien des vertus roboratives.  Certes, pareil remède de cheval rappelle l’Esprit qui frappa impitoyablement tous les premier-nés d’Egypte mais il est salutaire. L’Esprit souffle justement où Il veut. Qu’importe si Voyage au Pays d’Haistybradu paraît cruel et enfante des contes à ne jamais dormir debout : le temps des chimères et des balivernes tel celui de la bibliothèque rose n’est-il pas depuis longtemps révolu ? Seul compte que le Voayge soit bon. Et, incontestablement, celui auquel Yann Le Puits invite ses lecteurs l’est !

 

                 Jean-Pierre Lautman, auteur de «  Paul-Louis Courier ou la plume indomptée », paru aux Editions C.L.D, en 2OO1. J.P. Lautman est Secrétaire de l’association des Amis de Paul-Louis Courier.

Très honoré de

    Cela n’arrive pas si souvent, au cours d’une vie ordinaire…

    J’aurai l’honneur d’être mis à l’honneur, le lundi 3 juin 2013, de 16 à 18 heures, au Pampre Fou (oui, prenez vos pillules anti-folie !) 54 avenue de Grammont, à Tours, dans le cadre des activités d’Art et Poésie de Touraine. Entrée gratuite, dans la limite des places disponibles. Ne riez pas, la salle n’est pas grande. Seule condition : prendre une consommation.

    M. Guy Péricart me présentera, me posera des questions à propos de mes livres ; puis, j’en lirai des extraits et parlerai de l’œuvre de Bernard Clavel.          Ensuite viendra le dialogue avec le public. Pour finir, je dédicacerai mes livres. Venez nombreuses et nombreux !

 

Le très obscur et l’indigne Yann Le Puits 

09:20 Publié dans Essais | Lien permanent | Commentaires (0)

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