20/08/2013
Le fouineur 10
Le fouineur (10)
Là, je fus encore plus étonné par le rejet de la musique et du chant que je ne l’avais été par celui de la littérature :
« Vous n’allez tout de même pas me dire qu’il n’arrive pas aux gens d’ici de chantonner, de fredonner ?
- Ces habitudes anciennes étaient ridicules et non productives. Nous sommes des gens sérieux, à Santa Soledad, Monsieur. »
J’étais mouché d’importance. Prudemment, j’optai pour un silence désapprobateur mais me réservai le droit d’approfondir l’étude des particularités de la ville.
Au détour d’une allée, entre des montagnes de livres délaissés, nous entendîmes un cri aigu, suivi d’un trottinement rapide. A deux ou trois mètres de nous filèrent le museau pointu et moustachu, le corps noir et dodu, la longue et fine queue…
Pour la première fois depuis mon arrivée à Santa Soledad, sa Majesté le Rat s’était manifestée à moi, sous sa forme charnelle et fuyante. »
(Extrait du roman Et passent les rats, en vente sur ce blog)
10:04 Publié dans Romans | Lien permanent | Commentaires (0)
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