23/04/2014
Le réquisitoire 12
Le réquisitoire 12
Dans le cas des contes ou des nouvelles, le maniaque prenait la peine de déécouper la dernière page de chaque histoire, ce qui demandait de la patience et supposait de l’acharnement. Les dégradations étaient pratiquées de façon habile, car, extérieurement, les livres paraissaient intacts. Les pages restantes ne se détachaient pas. La découpe était nette et régulière, comme pratiquée avec une lame de rasoir. Une étroite bande de papier subsistait, à l’endroit où le malfaiteur avait agi.
Dans les différents services de la London Library, la consternation était générale. La surveillance fut accrue, sans réussir à empêcher le ou les ennemis de la littérature de perpétrer leurs forfaits. Qui pouvait être assez habile pour échapper à la vigilance des pupilles électroniques jamais en sommeil ? Comment ces actes exécrables pouvaient-ils être commis sans bruit ? Et, si finalement le coupable se trouvait parmi le personnel de la Bibliothèque ? L’hypothèse était terrifiante, mais comment l’écarter absolument ? Frank Knowsitall avait endossé le diagnostic de Miss Bookworm : si le coupable travaillait sur le lieu de son crime, ce devait être un malade mental.
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