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17/11/2014

L'apéritif des notables 16

L’apéritif des notables 16

 (Extrait de Et passent les rats)

 

 

   Le visage de Pilar Escudo rosit, rougit, devient cramoisi. Comment, cette jeunette, cette péronnelle, l’une de ses aides-puéricultrices, ose lui tenir tête ? Par ailleurs, en ces circonstances amicales, cafetières et dominicales, de quel droit userait-elle de son pouvoir hiérarchique pour obliger au silence la femme du Dr Curatodo, dans les yeux duquel brille la plus haute appréciation pour l’audace de Carla ? Clairement, il ne reste plus à Pilar Escudo qu’à s’incliner, sous le regard mécontent d’Hector, qui peut bien fabriquer suffisamment d’armes pour annihiler l’humanité entière, mais ne peut parer les bévues de l’épouse. La règle veut que, lors de ces apéritifs gentiment bourgeois, chacun se montre assez courtois pour écouter jusqu’au bout les arguments d’autrui. L’intempestive interruption est taxée de « mauvais goût », contraire aux bons usages élémentaires. Décontenancé par l’attaque, Luis Papelero s’est servi la troisième tortilla garnie de tomates, qu’il déguste les yeux à demi fermés. Le plaisir des papilles et plus généralement du palais semble le consoler un peu.  

09:53 Publié dans Romans | Lien permanent | Commentaires (0)

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