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17/02/2015

Ulysse 18

Ulysse, l’œuvre multidimensionnelle (18)

(Conférence, donnée au LAC , le 12 avril 2014)

 

Deuxième partie

 

4 Calypso, nymphe qui tenait Ulysse captif

     A 8 heures, Bloom  est chez lui, au 7 Eccles Street. Il pense aux rognons qu’il va déguster. Bloom est l’homme concret, par opposition à Stephen, l’intellectuel. Il aime les abats,  ce que l’on récupère. De même, il ramasse les vêtements de Marion, s’intéresse aux excréments et veut assembler des informations éparses.

   Calypso donne un écho à Télémaque, mais les symboles deviennent triviaux. A la tour Martello, Haines rêvait d’une panthère noire et montrait une pierre verte à Stephen. Bloom semble une tour pour le chat, dont les yeux sont des gemmes. Alors que Stephen transforme les objets en symboles, le réalisme de Bloom préserve la réalité de l’objet, mais dégrade les symboles.

   L’homme prend son chapeau. Un papier se trouve caché, sous la bande de cuir. Il sort et se réjouit, car le soleil brille. Il doit assister à l’enterrement d’un ami, Paddy Dignam. Voyant un bar, il s’interroge : 

    « Soif universelle. Un bon casse-tête : traverser Dublin sans passer devant un zinc. »

  Dans Ulysse, le fléau de l’alcoolisme est un thème récurrent.  Bloom entre chez le charcutier ; la bonne des voisins est là. Il lorgne ses hanches. Deux désirs coexistent : rognon et chair de femme. Les doigts du charcutier sont roses comme des saucisses, la femme a des jambons.

    Au retour, il trouve le courrier : une carte et deux lettres dont une, destinée à Marion, porte une écriture décidée, celle de Blazes Boylan,  imprésario et amant de sa femme.  Bloom la réveille et lui donne la lettre, qu’elle cache sous l’oreiller. Le mari prépare le petit-déjeuner, monte le plateau, mais  elle lui reproche sa lenteur.

    Marion demande des explications à Bloom, à propos de  « métempsychose ». Il lui parle de réincarnation des âmes. Au-dessus du lit, l’image d’une nymphe nue ; Marion en serait-elle la réincarnation ? L’amateur d’abats déjeune et lit la lettre de leur fille, Milly, bavardage d’une jeune écervelée. Elle les remercie pour les cadeaux, reçus à l’occasion de ses quinze ans. Le souvenir de sa naissance ramène Bloom à celle de Rudy, le fils mort à onze jours.    

    L’homme va s’isoler, au fond du jardin. La description de la défécation est médicale. Il se livre à des réflexions sur le fumier, les fientes et le crottin, qui bonifient la terre. Diverses préoccupations s’entremêlent : la constipation, les hémorroïdes et son appréciation de la nouvelle, lue dans le journal.

  Finalement, il s’essuie avec la moitié de l’histoire. Serait-ce là la dernière utilité de la littérature ? Des cloches lui rappellent l’enterrement de  Dignam, l’ivrogne.

 

 

 

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