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24/04/2015

Ulysse 29

Ulysse, l’œuvre multidimensionnelle (29)

(Conférence, donnée au LAC , le 12 avril 2014)

 

Deuxième partie

 

15 Circe, l’enchanteresse qui transforme les compagnons d’Ulysse en porcs.

    Le merveilleux, le fantastique et l’horrible constituent l’essentiel de l’épisode. Cela contredit l’affirmation de Joyce, selon laquelle il aurait rigoureusement appliqué une méthode réaliste. A moins que nous ne considérions le déroulement cinématographique des hallucinations de Bloom et Stephen comme une application du principe de réalité.

   Mulligan et Stephen vont par le train, chez Mme Bella Cohen, maquerelle ; Bloom aussi, mais séparément. Il est minuit.

   Circé s’impose comme le chapitre du déguisement.  Bloom y apparaît en plusieurs tenues différentes. Joyce s’écarte plus encore de la narration traditionnelle. Le normal et le fantastique s’entremêlent. Des objets, tels que les boutons, les casquettes et les arbres parlent ; un coq pond un œuf, les heures de la nuit dansent, le fantôme de sa mère apparaît à Stephen, Bloom se transforme en soubrette. Les instructions scéniques déterminent l’action.

   Les secrets de Bloom et Stephen nous sont dévoilés. L’intériorité devient réalité objective. Tout ce qu’ils cherchent à refouler leur saute à la figure. N’oublions pas que l’époque découvre le freudisme. L’hallucination devient réelle. Tout ce qui arrive semble à la fois familier et extrêmement étrange. Stephen et Bloom se rappellent leur passé, Circé se souvient du passé textuel. Des personnages déjà vus ou entrevus resurgissent, des anecdotes sont transposées, refaçonnées.

   Pour ne citer qu’un exemple, Bella la tenancière se transforme en homme et maltraite Bloom, réduit à accomplir les tâches les plus humiliantes. La scène tourne au sadisme. Bloom connaît toutes sortes d’aventures et de mésaventures, tour à tour proscrit, condamné à mort, puis saint, monarque aux pouvoirs surnaturels.

   Deux choses sont pourtant avérées : Stephen s’est battu contre un soldat, Bloom a empêché son arrestation ; de plus, il veille sur la bourse du jeune fêtard.

   

 

 

 

 

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