23/09/2012
Entre muraille et canal Nouvelle annonce : correctif ! Erreur de dates, dans les annonces des jours précédents : le samedi 22 et le dimanche 23 septembre (et non les 15 et 16) aura lieu, à Sens, département de l’Yonne (89), un colloque sur La litté
Nouvelle annonce : correctif !
Erreur de dates, dans les annonces des jours précédents : le samedi 22 et le dimanche 23 septembre (et non les 15 et 16) aura lieu, à Sens, département de l’Yonne (89), un colloque sur La littérature prolétarienne, aux 19e et 20e siècles.
Je donnerai une causerie le dimanche matin, de onze heures trente à midi, intitulée « Bernard Clavel, chantre des classes laborieuses ». Occasion, pour les lectrices et lecteurs de ce blog de rencontrer l’auteur, surtout s’ils habitent dans la région de Sens.
1 - Les deux horloges (1)
(Extrait de Entre muraille et canal, livre électroqnique, en vente sur Amazon, à prix réduit)
Huit heures précises sonnaient à l’horloge de la Mairie, lorsqu’une 2 Chevaux s’enfila par la rue des Capucines. La voiture cahota sur le goudron inégal, bosselé par endroits, creusé à d’autres, ça et là rapiécé, minable et pitoyable comme un vieux vêtement miteux qui trop d’années fut porté. L’époque des calèches était depuis plus de soixante ans révolue, mais l’automobiliste n’était guère moins secoué dans les ruelles de Sainte-Radegonde-en-Marais, bourgade aux murs vieux de trois siècles, que lorsque, au rythme de leurs sabots ferrés claquant sur les pavés, les chevaux semaient la richesse de leurs déjections.
Ici, l’architecture elle-même évoque la forte musculature du cheval, le hennissement qui est le chant de cette force à la fois brute et domestique, les claquements du fouet à la brutalité variable, selon l’humeur, l’intelligence ou la sottise du cocher, la senteur puissante du crottin, les craquements de la paille, la moiteur de l’écurie, mais ces sensations n’existent plus alors qu’à l’état de souvenirs. Une vingtaine d’années plus tard, la nostalgie restaurera la primauté du cheval, au Parc uniquement, domaine clos de hauts murs, afin d’amuser les touristes eux-mêmes en quête de passé reconstitué. Alors, ils paieront, pour jouir du droit de poser leur derrière sur les sièges de moleskine d’une carriole cahotante, qui les secouera d’allée en allée, les cailloux n’accordant aucune douceur aux dos déjà fragilisés par l’automobile.
Le véhicule prolétarien s’arrêta devant l’une des bâtisses, que peu de choses extérieurement différenciaient des autres. On remarquait d’abord les vitres opaques donnant sur la rue, puis, au-dessus du lourd portail de bois, dont la peinture à l’indéfinissable couleur s’écaillait largement, l’inscription suivante :
« Institution du Rédempteur ».
Puis, gravés dans une plaque de cuivre, elle-même fixée sur le mur, à droite du portail et sous la sonnette, les précisions qui suivent :
« Toutes classes, de la Maternelle à la Troisième. Pensionnat pour les filles et garçons du collège ».
11:41 Publié dans Romans | Lien permanent | Commentaires (0)
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