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01/11/2012

Et passent les rats (7)

Elena Mirasol (7)

 

(Extrait de Et passent les rats, roman)

 

 

 

Comme chaque matin, l’autobus a suivi la très longue  Avenida de la Conquista, étalage clinquant, tapageur et racoleur de commerces de toutes sortes, de banques, agences immobilières, où bouillonne la laborieuse activité de Santa Soledad. Ici, la plupart des gens veulent réussir. Pour eux, ce verbe signifie d’abord et par-dessus tout, gagner de l’argent, beaucoup d’argent, le plus possible d’argent, toujours plus d’argent, puis de se payer ostensiblement les choses les plus onéreuses, afin de prouver leur supériorité aux pauvres larves qui n’ont su en faire autant. Pour ces incarnations de l’échec, suffisent soit les taudis, soit le bidonville.

    Le plus souvent, plutôt que de regarder pour la dix millième fois le décor trop connu, qui plus que le drame ou la tragédie m’évoque  la farce ou la bouffonnerie, je préfère soit lire, soit écouter l’un de mes morceaux de musique préférés. Les écouteurs dans les oreilles, les yeux fermés, je m’isole. Alors, je n’entrouvre les yeux que pour vérifier si nous n’approchons pas de l’Université Technologique, ou pour voir qui s’est assis en face de moi, homme ou femme ; s’il s’agit d’un mâle, immédiatement,  je suis  sur mes gardes. Ici, la femme seule n’est guère mieux considérée  qu’un gibier. »   

         

   ( Roman d’atmosphère fantastique, 470 pages, 18 Euros, frais d’envoi compris)

 

09:49 Publié dans Romans | Lien permanent | Commentaires (0)

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