08/11/2012
Permancence
Permanence (1)
Nul besoin que tu sois nue,
Pour que je te sache.
Suffit que de la tendresse
Pousse le sourire.
Ce nénuphar affleure,
Se dévoile et s’épanche,
A la surface de ton visage.
Il illumine les profondes eaux
De ta chair.
Tu t’annexes alors l’arc-en-ciel,
Dont tu épouses les gerbes,
Jaillissantes de couleurs.
Des corbeilles d’étoiles s’épandent
Sur tes prairies de goémon,
Constellées de soleil vermeil,
Où paissent les vagues.
Seul l’œil perspicace du Poète aperçoit
Tes saisons,
Et de tes océans les variations.
Pour les aveugles profanes,
Ton mystère demeure hiéroglyphe.
Quand tu pars,
Ton enfance me laisse son halo.
J’en suis tout éclairé du dedans.
Quant au miroir,
Si friand de ton image,
Même si tu l’as boudé,
Il exalte ton souvenir.
Quant tu pars,
Tu es parfois si distraite
Qu’au plafond tu oublies
Ton ombre.
Elle cherche ton corps ingrat
Et le pleure.
Entre mes mains souriantes,
Je la recueille, la berce et la câline.
Je lui dis que tu reviendras.
Elle se console et s’endort.
Quand tu pars, L’hirondelle de ta voix s’attarde.
D’un mur à l’autre,
Elle virevolte et tourbillonne.
Puis, lasse,
Elle flâne et plane,
Pour savourer un grain de soleil
Ou s’abriter sous une écharpe d’ombre.
J’ordonne les légendes du silence,
Pour que rien ne brise
Ses ailes de cristal grave.
A l’immobilité de mon corps,
Ta voix se confie.
Dans l’oreille elle s’aventure.
Douce trappe, le tympan se referme.
Ainsi, jamais tu ne me manqueras.
(1) Extrait de L’insoutenable, 1976
09:16 Publié dans Poèsie | Lien permanent | Commentaires (0)
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