25/02/2013
Deux artistes à découvir
Deux artistes à découvrir
A Banyuls, au mois de septembre 2012, nous avons visité une exposition de peinture et sculpture, donnée par deux artistes locales : Chrys Arbus, pour les sculptures et Aline Laffargue, pour les tableaux. Les deux dames sont aussi peu célèbres que l’auteur de ces lignes ; c’est dire que leur notoriété ne dépasse pas de beaucoup les limites du département des Pyrénées Orientales, mais cela n’enlève rien à la qualité de leur travail.
Les œuvres sculpturales nous ramènent, irrésistiblement, à Maillol ; l’artiste reconnaît, avec honnêteté, humilité, que le Maître a laissé une forte empreinte dans le Roussillon. Quel artiste ne puise-t-il pas aux sources de sa discipline ? Chacun sait que l’apprentissage auprès des Maîtres est une nécessité. Seuls les présomptueux affirment pouvoir créer ex nihilo.
Nous avons trouvé de la grâce et de la finesse, dans ces corps ou têtes de femmes, qui nous renvoient à la beauté classique, de type grec. Harmonie, souplesse des membres, courbes pleines de vie, voilà le miracle que nous offre le sculpteur : Chrys Arbus : la terre cuite, le bronze et le marbre imitent à ce point la chair que les œuvres ont la vérité du mouvement ou de la pose, surpris comme par l’appareil photographique, et même mieux encore, puisque le regard saisit la totalité de la sculpture, de tous côtés observable.
Les tableaux représentent, à larges traits, des femmes qui jaillissent demi-nues de robes froufroutantes, telles qu’en portent les Gitanes par exemple. Les bouquets rutilent, les fleurs nous embaument de couleurs magnifiques. Les deux thèmes se fondent presque l’un dans l’autre, car les robes s’ouvrent comme des corolles, leurs plis dessinent des pétales, d’où le buste féminin s’échappe magiquement. Chevelures et poitrines dominent la partie supérieure de la toile.
Cette visite nous a enchantés, alors que deux jours plus tôt l’exposition « d’art moderne » de Collioure nous atterra. Si la volonté des « artistes » fut d’exceller dans le difforme et l’hideux, je leur concéderai qu’ils ont pleinement réussi. La question de savoir si le contribuable est ravi de verser sa quote-part, afin que des fumistes nous infligent pareil spectacle, véritable cacophonie picturale, cette question reste ouverte.
11:23 Publié dans Essais | Lien permanent | Commentaires (0)
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