05/03/2013
Voyage au Pays d'Haistybradu (7)
Voyage au Pays d’Haistybradu (7)
Les nécessités de la survie exigèrent que, chaque soir, afin de nous désaltérer, nous campions à proximité d’une source ou d’un ruisseau, dont j’avais préalablement repéré la position sur la carte topographique ; il me fallait alors emplir l’outre, dont le contenu nous permettrait, le lendemain, de poursuivre la route. Cette eau si vitale, nous l’avons fraternellement partagée, en animaux unis par le même besoin, qui nous intimait son irrévocable appel. J’en versais régulièrement des rasades dans l’écuelle où Roc et Puissant buvaient ensemble. A ma ceinture était accrochée une gourde que, souvent, je portais à mes lèvres, pour y savourer un liquide désagréablement tiédi par la chaleur poussiéreuse et brûlante de la lande.
Durant la traversée, chaque nuit, Roc se blottit contre moi. Il m’épargna ainsi le contact ondulatoire des serpents. Nous nous réchauffions et rassurions mutuellement, chacun se reposant sur la force du voisin. De plus, ma main droite resta, même lorsque mon esprit semblait abdiquer sa vigilance, figée sur la crosse du revolver, lui-même enfoui tel l’aspic dans son trou, au fond d’une poche de ma vareuse.
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