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24/03/2013

La romance

La romance

     Il était une fois une ravissante pisseuse, cancanière et rouspéteuse. Cette damoiselle et pucelle, qui point princesse n’était, mais de lignée roturière, eut l’heur d’être présentée à un fort beau morveux, grincheux, vulgaire et grossier, de son état puceau et damoiseau, comme la damoiselle issue de la plèbe et gardien de pourceaux.

    Après force danses et diverses réjouissances, sans solliciter les traditionnelles autorisations paternelles et maternelles, d’amour sexuel ils s’aimèrent. Ces rencontres horizontales et génitales leur procurèrent les jouissances que chacun sait, à l’exception des anachorètes, lesquels ne liront pas cette amorale histoire. Leur ignorance est donc de peu d’importance. Poursuivons la scandaleuse narration.

    Les familles exigèrent que les jouvenceaux missent de l’ordre dans leur conduite, ce à quoi ils se conformèrent. Les liens conjugaux les uniraient donc.

    Devant M. Le Maire et M. Le Curé, ils parurent. Le digne notable officialisa les contacts érotiques, et l’auguste prêtre les sanctifia. L’eau bénite purifia l’écoulement, jusqu’alors illicite, du  sperme dans la fente vaginale.

     Ainsi établis dans la légitimité de leur union charnelle et spirituelle, nos amourachés jugèrent opportun de procréer. Que croyez-vous qu’il en résulta ? Un braillard merdeux, bien sûr. Grands-parents et parents s’émerveillèrent. La famille de la mère déclara, comme il est de tradition de le faire, que le merveilleux rejeton possédait déjà tous les attraits du clan maternel, tandis que celle du père clama, évidemment, que le magnifique infant était la copie conforme des perfections paternelles. La dissension causa moult disputes et fâcheries, situation naturelle à l’humanité, qui ne sait vivre en paix.

    Afin de mieux veiller sur le futur héritier, et de lui épargner la solitude pleurnicharde du berceau, à la mère vint l’idée d’imposer la présence nocturne et continuelle du  prodige en la couche conjugale. La première conséquence de la mesure se déduit sans peine : entre les jeunes époux cessèrent les étreintes passionnées.

    L’infâme père alla chercher sous d’autres couvertures les voluptés, que plus ne lui procurait sa trop maternelle moitié. De jalousie celle-ci crut périr, mais s’en abstint, afin d’assurer au moutard la plus absurde des éducations. Le divorce servit de banale conclusion  à la très commune romance.

   Ainsi vogue une partie de l’humanité, à laquelle ne manque certes pas la perspective de glorieux millénaires.  

 

09:47 Publié dans Nouvelles | Lien permanent | Commentaires (0)

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