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26/06/2013

Le gêneur 8

Le gêneur innocent 8

 

Le voyageur saisit le premier train en partance pour l’étranger. Le désillusionné ne croyait pas pour autant trouver au-delà de la frontière une herbe plus verte qu’elle ne l’était en deçà. Peu lui importait vers quels inconnus, accueillants ou menaçants, il se dirigerait. Le souci principal était de s’éloigner de ces gens qui l’avaient maudit. Pendant trois jours et trois nuits, le fuyard ne descendit d’un train que pour monter dans un autre. Il fut harcelé par l’obsession d’enchaîner les destinations, d’étirer entre le point d’origine et celui d’arrivée des milliers de kilomètres. Durant septante et deux heures, il roula, dormit assis, se nourrit de sandwichs, fruits, chocolat et café.  

    Parce qu’il ne pouvait plus qu’écrire ses questions ou réponses, le stylographe ne quitta plus guère sa main gauche. Au cours de la fuite, Meddler apprit qu’il avait pénétré un pays en guerre contre lui-même. L’anticonformiste songea que, dans ces conditions de danger omniprésent, nul ne pourrait plus échapper à ses vérités. L’hypothèse suffit à le convaincre de jeter son dévolu sur un enfer terrestre. Dans la Capitale, il s’arrêta.

     Nouvelle extraite de Au creux du Styx 

09:30 Publié dans Nouvelles | Lien permanent | Commentaires (0)

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