25/06/2013
Le gêneur 7
Le gêneur innocent 7
Les arguments favorables au mouvement ou à l’immobilité s’annulaient mutuellement. Aussi se résigna-t-il à jouer le destin à pile ou face.
« - Face, ici je m’englue. Pile, là-bas je m’aventure pensa-t-il. »
La pièce annonça pile. Le taciturne partit.
Son père avait été plus enclin à bourlinguer qu’à jardiner. En héritage, il ne lui avait légué qu’une besace de cuir, distendue par les périples. Le bagage paternel serait le sien. L’émigrant y mêla l’atlas, le linge, la savonnette, les stylographes, la boussole, le bloc-notes, la brosse à dents, le carnet à dessin, le tube de pâte dentifrice, des crayons jaillis de l’arc-en-ciel, des vêtements pour les quatre saisons, deux ou trois serviettes de toilette, un flacon de shampoing, des partitions vierges, le peigne, une paire de sandales, une autre de bottes fourrées, ses livres préférés, enfin une copieuse réserve d’espoir lyophilisé, en boîtes de douze sachets.
Nouvelle extraite de Au creux du Styx
08:57 Publié dans Nouvelles | Lien permanent | Commentaires (0)
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