30/06/2013
Le gêneur 12
Le gêneur innocent 12
Aucune invention du crime ne leur était inconnue. Souffrance, déshumanisation et mort composaient la trilogie tutélaire de leur métier d’assassins stipendiés.
Un mouchard dénonça l’étranger à l’efficace malveillance de la soldatesque. On le laissa néanmoins quelque temps évoluer pour mieux noter ses faits et gestes et dresser l’acte d’accusation.
Ouvrant la porte d’un magasin, le suspect cède le passage à une patrouille. Devant lui passent alors trois gaillards vêtus de treillis aux couleurs de camouflage. Sur leur béret noir scintille l’insigne de la Milice, la dague et le fusil disposés en croix. A la ceinture est suspendu le revolver, dont ils usent avec aussi peu de remords que d’autres le feraient du l’aérosol insecticide. Cet appendice de leur noble et mâle personne assainit l’atmosphère. Ils tuent consciencieusement, comme l’on extermine la vermine.
Nouvelle extraite de Au creux du Styx
08:57 Publié dans Nouvelles | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.