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08/07/2013

le gêneur 20

Le gêneur innocent 20

 

   Un coup de pied, appliqué de toute force sur les fesses, le catapulte de la treizième marche. Il tombe la face en avant, sur le sol rugueux et froid. Le visage s’écorche, le nez se met à saigner ; sous la lèvre supérieure, deux incisives se sont brisées. Un réflexe de protection de la tête lui a fait porter les mains vers l’avant. Elles sont ensanglantées. A demi assommé, le prisonnier ne bouge plus. Des coups de pied dans les côtés le relèvent.

    «  Alors, tu ne sais même pas descendre un escalier sans tomber ? Pauvre larve ! Tu feras gaffe, une prochaine fois ! »

    L’équipe de matamores ricane. Voilà une bonne blague à raconter aux compagnons de lutte, autour de la pâtée du soir. A droite et à gauche, l’acier des portes diffuse une lueur grise et froide, contrepoint de la lumière jaune qui suinte des ampoules. Sur chaque porte, à hauteur de visage, le volet métallique muni d’une serrure et monté sur glissières, camoufle le guichet. Appels féroces et désespérés, supplications larmoyantes et rires démentiels emplissent le couloir d’un vacarme digne de l’enfer. Les miliciens restent imperturbables.

   

 

   Nouvelle extraite de Au creux du Styx

10:32 Publié dans Nouvelles | Lien permanent | Commentaires (0)

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