07/07/2013
le gêneur 19
Le gêneur innocent 19
Au fond du couloir, devant une porte sans numéro, ils s’arrêtent. Le lieutenant sort un trousseau de clés d’une poche de sa vareuse. Il déverrouille la porte. Ses gestes sont nerveux. La rapidité, pourtant sans maladresse, dénote l’impatience. L‘officier pousse la porte, ce qui découvre un petit escalier duquel monte une haleine rance.
Ils descendent les marches. Le nouveau captif les compte. Dix, onze, douze... Les hurlements de souffrance et ricanements de dérision grimpent à sa rencontre. Bête sonore et malodorante, l’angoisse lui saisit les pieds. Sournoise mais invincible, elle le tire vers le bas. La pression du canon n’a pas diminué. La dure froideur pénètre la région lombaire, tout près du système rachidien. Poussé par derrière, happé par devant, le penseur plonge vers le terrible éloignement, qui l’exclura de la vie.
Nouvelle extraite de Au creux du Styx
19:10 Publié dans Nouvelles | Lien permanent | Commentaires (0)
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