30/09/2013
Les ailes brisées 15
Les ailes brisées (15)
D’ailleurs, ces « mangeurs d’hommes » fuyaient plutôt leurs proies potentielles, tant elles les redoutaient. Le problème était bien plus profond que cela. Déjà la Nature les avait frappés. Le ciel s’était montré plus fort que l’oiseau de métal. Le poing qui avait frappé l’avion, ne pouvait-il pas s’abattre sur eux, les écrabouiller comme des mouches ?
Habituellement, les deux aviateurs ne s’encombraient pas de considérations métaphysiques. Le jugement de Dieu et ses manifestations météorologiques ne les souciaient pas. Malgré tout, l’écrasement avait imprimé en eux la marque de l’horreur. Ils avaient fixé les orbites creux de la camarde. Tout était potentiellement devenu porteur de menaces. L’omniprésence de la Nature leur imposa des précautions. Avec les tôles, ils se bâtirent une sorte de cabane, un peu branlante et rudimentaire. Les deux amis s’enfoncèrent dans des sacs de couchage, puis se souhaitèrent bonne nuit.
Nouvelle extraite de Hautes sources, vastes estuaires, en vente sur ce blog.
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