03/12/2013
Jean Genet 14
Jean Genet :
Vers une écriture réflexive 14
Journal du voleur ou JDV
Livre/charnière entre la période romanesque et la théâtrale, JDV décrit la descente aux enfers, voyage initiatique entrepris par Genet à travers l’Europe, à la poursuite des buts paradoxaux de son existence, l’abjection et la trahison. A la colonie pénitentiaire de Mettray, déjà il se sait abject ; il lui reste à dégringoler le long de cette pente, qui le mène jusqu’en une Espagne fictive, symbole du grand Sud. Au plus haut point retors, Genet nous livre la clef « la traversée de cette contrée de moi que j’ai nommée l’Espagne » en conclusion ; il nous suggére ainsi de relire JDV et d’en déjouer les pièges.
Depuis la côte andalouse, la trahison lui paraît accessible, car pouilleux au-delà de toute normalité, il aperçoit Tanger, où tous les crimes seraient possibles. Pourtant, Genet ne traversera pas la Méditerranée. Il adore le soleil levant et se confond même avec lui. Le « pou » acquiert ainsi des dimensions cosmiques.
La dérive le mènera de l’Espagne à la Pologne, enfin jusqu’à la Belgique. D’Ouest en Est, il accomplit une parabole du crépuscule vers l’aube, mais finalement retourne d’Est en Ouest, comme vers le couronnement du destin.
Article paru en 2010, dans Art et Poésie de Touraine et Florilège.
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