05/12/2013
Jean Genet 16
Jean Genet 16
Vers une écriture réflexive
Théâtre de la dérision, dérision du théâtre
Avant toute chose, il me faut reconnaître ma dette intellectuelle certaine envers le préfacier des cinq pièces de Jean Genet, Michel Corvin, qui définit souvent les pièces de Genet comme des « fables ». Le mot me semble juste, pour plusieurs raisons : la fable n’est jamais contée pour elle-même, mais pour l’enseignement que le lecteur ou l’auditeur pourra en tirer ; ce très ancien type d’histoire, qui nous évoque immédiatement les noms d’Esope et de La Fontaine, autorise de multiples interprétations. Lorsque les circonstances historiques ne permettent pas la libre expression, c’est-à-dire la plupart du temps, la fable sait cacher, sous d’acceptables apparences, les vérités inacceptables pour les tyrans. Il suffit de déplacer les aberrations et l’horreur de cette époque et de ce pays vers d’autres circonstances, de préférence totalement imaginaires, afin de produire l’illusion d’un récit parfaitement inoffensif, qui ne concerne pas les autorités en place.
Le caractère commun aux pièces de Genet, certainement, est l’irréalisme des situations mais, par ailleurs, chacune d’elles nous renvoie à des réalités sociales, historiques et politiques connues.
Cela nous amène à l’étude, ici seulement esquissée, de chacune des cinq pièces.
Article paru en 2010, dans Art et Poésie de Touraine et Florilège.
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