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09/12/2013

Jean Genet 20

Jean Genet 20

 Les bonnes ou LESB

 

 

   Après diverses péripéties, dont le retour et le nouveau départ de Madame, les domestiques se trouvent rejetées dans leur tête-à-tête haineux.  Solange pousse Claire à boire le tilleul empoisonné initialement préparé pour Madame, puis veut la retenir, mais trop tard. Elles sont allées trop loin, au cœur du psychodrame. Malgré les supplications de Solange, Claire avale le breuvage. Ainsi se réalise une synthèse du meurtre et du suicide. Le jeu et la réalité ont fusionné.

    De plus, le long monologue de Solange annonce le dénouement : elle s’imagine dans le rôle grandiose de la condamnée à mort, saluée par une foule admirative. Cela donne à Genet l’occasion de pratiquer l’une de ses infernales recettes : il procède à « l’écrasement des temps » (Michel Corvin) par l’emploi simultané du passé, du présent et du futur, mais aussi en mêlant costumes et traditions d’époques et de lieux forts différents, c’est-à-dire par l’anachronisme.

    Au total, cette seconde pièce marque une notable évolution de la dramaturgie génétienne : nous sommes sortis du monde carcéral. Quoique la fantaisie ne soit jamais totalement absente, le thème de la servitude y est traité de façon plutôt réaliste, dans la description donnée par Solange de ses tâches quotidiennes. Bien sûr, nous y retrouvons le leitmotiv de la condamnation à mort, couronnement de la carrière criminelle mais, techniquement, Genet utilise pour la première fois le jeu du théâtre dans le théâtre.  

Article paru en 2010, dans Art et Poésie de Touraine et Florilège.

 

 

09:31 Publié dans Essais | Lien permanent | Commentaires (0)

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