Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

11/12/2013

Jean Genet 22

Jean Genet 22

 Les Nègres Ou LN

 

   La véritable action, c’est-à-dire non théâtrale, se déroulerait hors scène, où l’on procéderait à l’exécution d’un Noir, violeur et meurtrier d’une Blanche. Cette mise en abyme donne à la simulation poursuivie sur la scène la coloration d’un psychodrame. L’action est menée sur le mode parodique. Des moments lyriques ponctuent le grotesque et la bouffonnerie : la célébration de la Mère Afrique et de la négritude ; le chant d’amour de Village « l’assassin » et de Vertu, la prostituée. 

   Si nous ne pouvons catégoriquement classer LN comme une pièce anti-colonialiste, le message reste pourtant celui d’une libération de la tutelle blanche, s’il le faut gagnée au prix du meurtre, puisque la Cour succombe sous les assauts des Nègres ; au lieu d’un crime individuel et crapuleux, nous assistons à ce qui pourrait être une scène de guerre de libération.

    Sur le plan scénique, le jeu voulu par Genet présente une étonnante complexité. Citons, sur ce point, Michel Corvin :

 

    « Genet inscrit à profusion, en tous sens, les trajets de ses personnages, traités en groupes ou isolement. Du fait que s’offrent quatre niveaux de jeu : verticalement (de haut en bas et de bas en haut entre les Nègres et la Cour), horizontalement pour les Nègres entre eux, latéralement entre les deux coulisses de droite et de gauche, transversalement quand les Nègres s’adressent au public de la salle, le tracé des regards et des gestes va être d’une grande complexité. » P. XXXII 

 

Article paru en 2010, dans Art et Poésie de Touraine et Florilège.

 

 

 

  

 

 

 

 

08:57 Publié dans Essais | Lien permanent | Commentaires (0)

Les commentaires sont fermés.