14/12/2013
Jean Genet 25
Jean Genet 25
Les Paravents
Déjà employé dans Le balcon, l’objet « paravent » revêt ici une telle importance que le mot lui-même sert de titre à la pièce. Or, les paravents jouent deux rôles complémentaires et opposés : ils montrent autant qu’ils cachent, car les Arabes dessinent sur eux les exactions qu’ils commettent, réduisant ainsi l’horreur à une entreprise esthétique.
Des cinq pièces de Genet, celle-ci a causé le plus de scandale, parce qu’elle fut jouée au cours de la soi-disant « pacification » pratiquée par les troupes françaises en Algérie. Pièce encore plus ambitieuse que Les Nègres et Le Balcon, elle requiert la partcipation d’une quarantaine d’acteurs, jouant quatre-vingt seize rôles. Le découpage en tableaux, déjà utilisé dans Le Balcon, est repris avec une forte expansion, puisque nous passons de neuf à seize tableaux. Ce mot n’est bien sûr pas synonyme d’acte ; les tableaux jouissent d’une grande autonomie et donnent aux pièces une dynamique très particulière, explosive.
Article paru en 2010, dans Art et Poésie de Touraine et Florilège.
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