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15/12/2013

Jean Genet 26

Jean Genet 26

 

Les Paravents

 

     Ce qui, malgré les forces centripètes, garantit l’unité de la pièce, c’est le personnage de Saïd, arabe pauvre et voleur. Il est chargé d’incarner l’irréductible révolte individuelle, le refus des conventions sociales et même de la nouvelle normalité, la Révolution. De même que le bordel, le monde des morts s’affirme comme réalité sur la scène. Les deux groupes qui s’affrontaient, arabes et colons européens, retrouvent une certaine harmonie dans l’au-delà ; leur existence, les passions et les conflits, tout apparaît dénué de sens et la mort même se dissout dans une contagieuse hilarité.    

    Seul Saïd ne rejoindra pas le monde des morts, car il est tué hors scène. Il devient slogan ou chanson, cri de révolte inassimilable pour le nouvel ordre social.           

En résumé, depuis Haute surveillance jusqu’à Les paravents, Jean Genet s’empare avec chaque pièce de thèmes qui touchent de plus larges publics et qui sont, également, susceptibles de causer de plus vives réactions. Nous ne nous sentons qu’assez peu concernés par les affres de Yeux-Verts et consorts, mais dès Les Bonnes, le crime retenu dans les murs de la prison se rapproche dangereusement de « notre » monde : il couve sous la cendre de la haine ancillaire.

  

Article paru en 2010, dans Art et Poésie de Touraine et Florilège.

 

 

09:38 Publié dans Essais | Lien permanent | Commentaires (0)

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