24/12/2013
LLAMAZARES 6
Une entrevue avec Julio Llamazares 6
(Magazine Qué leer)
« Les larmes de Saint Laurent » est-il surtout un roman sur les pertes qui s’accumulent au fil du temps, de l’état d’âme de celui qui est plus conscient de ce passage, ou de la paternité ?
Un mélange de tout cela, certainement. Le thème de ce roman, de tous mes romans et de toute la littérature qui s’est faite et se fera, c’est le temps. Le temps est le moteur de la littérature. On écrit parce que le temps passe ou pour sauver des choses du passage du temps ou, de façon plus utopique, pour arrêter le temps ou pour tenter de le récupérer. Son père le dit au narrateur : « Nous passons la moitié de notre vie à perdre notre temps et l’autre moitié à vouloir le récupérer. » C’est ça, je crois, la clef. La phrase finale du roman : « Le temps ne sera pas Dieu. » résume la pensée du roman. Ne serions-nous pas ici à la poursuite de faux dieux, tandis que le vrai dieu, le temps, nous échappe ? Et dans ce roman le thème du temps est plus accentué, parce que l’auteur, c’est-à-dire moi-même, est en train de vieillir.
Et la paternité ?
Le thème de la paternité a un rapport avec tout ça, surtout pour un père tardif, comme moi, qui ai passé la moitié de ma vie à être le fils. Quandtu es père, tu te rends compte que le temps s’accélère. C’est quelque chose que tu remarques plus chez les personnes âgées et les enfants, avec eux, le temps se précipite. Et une autre idée du roman est que tout se répète, les histoires de nos vies se répètent. Nous, les hommes, nous sommes pareils aux feuilles, nous naissons, nous tombons, puis naissent d’autres feuilles, qui sont nos fils et les fils de nos fils.
Español
-¿Las lágrimas de San Lorenzo es sobre todo una novela de las pérdidas que se acumulan por el paso del tiempo, del estado de ánimo del que es muy consciente de que el tiempo pasa o de la paternidad?
-Una mezcla de todo, seguramente. El tema de esta novela, de todas mis novelas y de toda la literatura que se ha hecho y que se hará es el tiempo. El tiempo es el motor de la literatura. Uno escribe porque el tiempo pasa o para salvar cosas del paso del tiempo o, ya utópicamente, para detener el tiempo o para intentar recuperarlo. Se lo dice su padre al narrador: “Nos pasamos la mitad de la vida perdiendo el tiempo y la otra mitad queriendo recuperarlo”. Esa, yo creo que es la clave. La frase final de la novela –“No será Dios el tiempo”- resume el pensamiento de la novela. ¿No estaremos aquí persiguiendo dioses falsos y el verdadero dios, que es el tiempo, se nos va de las manos? Y en esta novela el tema del tiempo está más acentuado porque el autor, que soy yo, se hace mayor.
-¿Y la paternidad?
-El tema de la paternidad tiene que ver con todo eso, sobre todo para un padre tardío, como yo, que me he pasado media vida siendo hijo. Cuando eres padre te das cuenta de que el tiempo se acelera. Eso es algo que notas más con los viejos y con los niños, el tiempo se precipita con ellos. Y otra idea de la novela es que todo se repite, se repiten las historias vitales. Los hombres somos igual que las hojas, que nacemos, caemos, nacen otras hojas, que son los hijos y los hijos de los hijos.
11:19 Publié dans Essais, Traduit en espagnol / español | Lien permanent | Commentaires (0)
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