07/03/2014
Sous le regard 12
Tableaux d’Ursel Buchwald et traductions de Karlheinz Buchwald
Bilder von Ursel Buchwald und Übersetzungen von Kalrheinz Buchwald
Fleur de chair
Coquelicot : mot qui clame la victoire - provisoire - de l’été.
Syllabes qui claquent, comme le cri du coq, telle aussi sa crête, par son bec arrachée au crépuscule cramoisi des soirs estivaux.
Ou, pavot, fleur aux senteurs vocales d’où s’élèvent de merveilleuses paroles d’angoisse : pivot de l’hébétude, de la somnolence et du délire.
Comme ligne de partage, la tige noire : au long des plaines s’étale, ondoyante, la blondeur.
Le blé triomphe, avant que juillet moissonneur ne l’égrène.
Infatigable forgeron, Soleil martèle l’enclume Terre de ses rayons.
Puis, s’éclôt le doute.
Si cette fleur couleur de sang dessinait le confluent de deux cuisses ?
Si, sous la soyeuse apparence des pétales, brûlait la chair ?
Si sous le voile écarlate s’abritait l’obscure profondeur d’un puits de désir, d’une source d’amour ?
A décider, le regard hésite.
Pour ceci, pour cela, l’esprit choisira. Qu’importe ? La fleur elle-même se veut coupe de jouissance.
Lorsque vacille la pensée, du poème le silence se sacré le Roi.
Blume des Fleisches
Klatschmohn: Wort, das rausschreit den Sieg – den vorläufigen – des Sommers.
Silben, die knattern, wie der Schrei des Hahns, wie auch sein Kamm, durch seinen Schnabel herausgeschleudert in der knallroten Dämmerung der Sommerabende.
Oder, Mohn, Blume des stimmlichen Dufts, von wo sich erheben die wunderbaren Worte der Angst: Drehpunkt des Stumpfsinns, des Dämmerschlaf und Deliriums.
Wie eine Trennlinie, der schwarzer Stängel: über die Ebenen breitet sich aus, wogend, das Blond.
Das Getreide triumphiert, bevor der Schnitter Juli es entkörnt.
Unermüdlicher Schmied, Sonne hämmert den Amboss Erde mit ihren Strahlen.
Dann entsteht Zweifel.
Ob diese blutrote Blume den Zusammenfluss zweier Schenkel bezeichnete?
Ob unter der seidigen Erscheinung der Blüten das Fleisch brannte?
Ob unter dem scharlachroten Schleier sich birgt die dunkle Tiefe einen Brunnens des Verlangens, einer Quelle der Liebe?
Dies zu entscheiden zögert der Blick.
Für dieses, für jenes, der Geist wird entscheiden. Was macht’s? Die Blume selbst will Kelch des Genusses sein.
09:21 Publié dans Poèsie, Traduit en allemand / Deutsch | Lien permanent | Commentaires (0)
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