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24/05/2015

Ulysse 34

Ulysse, l’œuvre multidimensionnelle (34)

(Conférence, donnée au LAC, le 12 avril 2014)

 

 Bibliographie

 

Œuvres de Joyce

 

Occasional, political and critical writings, chez Oxford University Press.  Introduction et notes de Kevin Barry, 348 pages, paru en 2000.

 

Poems and exile, chez Penguin Books, 384 pages, paru en 1992. Introduction et notes de J.C.C. Mays.

 

Dubliners, ou Gens de Dublin, chez Penguin Popular Classics, 256 pages, paru en 1996.

 

A portrait of the artist as a young man, ou Portrait de l’artiste jeune homme, chez Oxford’s Wolrd’s Classics, 289 pages, paru en 2008. Introduction et notes de Jeri Johnson.

 

Ulysse, chez Penguin Twentieth-century Classics, 650 pages, édité en 1986. Préface de Richard Ellmann.

 

Ulysse, chez Oxford University Press, 980 pages, paru en 2007. Préface et notes de Jeri Johnson.

 

Ulysse, version française, traduction d’Auguste Morel, deux volumes, 1.042 pages, paru chez Gallimard, en 1982.  

 

Biographies et ouvrages critiques

 

Joyce, de Jean Paris, collection « Ecrivains de toujours », au Seuil, 191 pages, paru en 1988.

Joyce, Magazine littéraire, numéro 161, mai 1980. Pages 8 à 45.

 

James Joyce et la création d’Ulysse, de Frank Budgen, chez Denoël, 335 pages, paru en 2004. Traduction de l’anglais, par Edith Fournier.

 

James Joyce, de Andrew Gibson, 190 pages, paru en 2006, chez Reaktion Books, collection Critical Lives. Introduction de Declan Kiberd.

 

Dubliners, analyse de John Brannigan, 100 pages, paru chez York Notes Advanced, paru en 1998.

 

A portrait of the artist as a young man, analyse de Harry Blamires, 80 pages, paru chez York Notes Advanced en 1884.

 

Joyce and Shakespeare, a study in the meaning of Ulysses, de William M. Shutte, 197 pages, paru chez Archon Books, en 1957.

 

Homère et la Grèce

 

L’Odyssée, Homère, 508 pages, préface de Jean Bérard, au Livre de Poche, en 1960.

 

La Méditerranée d’Ulysse, magazine Géo, numéro hors série, paru en 2004/ 135 pages.

 

Guide mythologique de la Grèce et Rome, de Georges Hacquard, 278 pages, paru chez Hachette, collection Faire le point, en 1976.

 

L’univers, les dieux, les hommes, de Jean-Pierre Vernant, 323 pages, paru chez Grand Caractère en 2000.

 

Jean-Pierre Vernant, Mythe et pensée ches les Grecs, François Maspéro, 196( puis 1971. Deux volumes, 376 pages. .

 

Shakespeare

 

Hamlet, traduction de François-Victor Hugo, revue par Sylvie Herbinet, 223 pages, paru chez Hachette, les Classiques, en 1994.

 

The complete works of Wiiliam Shakespeare, 1.099 pages, don’t Hamlet, page 846 à 882, paru en 1974.

 

William Shakespeare, Oeuvres completes, édition bilingue, collection Bouqins, chez Robert Laffont

  

William Shakespeare, Œuvres complètes bilingues, parues chez Bouquin

 

Shakespeare’s lfie and times, de Roland Mushat Frye, paru chez Faber and Faber, 1967

 

Histoire et culture de l’Irlande

 

L’Irlande, de Jennifer Heurley, 125 pages, aux Presses Universitaires de France, collection Que sais-je, paru en 2003.

 

Famine, de Liam O’Flaherty, roman, 448 pages, paru chez Woflhound Press, en 2000.

 

Contes et légendes d’Irlande, traduction du gaélique et préface de Georges Dottin, 237 pages, paru chez Terre de Brume, en 2011.

 

 

 

18/05/2015

Ulysse 33

Ulysse, l’œuvre multidimensionnelle (33)

(Conférence, donnée au LAC, le 12 avril 2014)

 

 Conclusion

 

   Multidimensionnel, Ulysse l’est, comme nous avons pu le voir : roman réaliste du quotidien, mais aussi symbolique, chambre d’échos du passé individuel et collectif, pillage parodique de la littérature anglo-saxonne, encyclopédie, pamphlet politique, constat économique et social, mais aussi œuvre fantastique.

   Les personnages principaux sont Dublin et le langage. La capitale enferme toutes les contradictions, les richesses et les misères. Le langage se donne à lui-même comme objet d’étude.

   Joyce s’est emparé, pour les pousser jusqu’à leurs limites extrêmes, de la méthode réaliste de Gustave Flaubert et du monologue intérieur d’Edouard Dujardin,  en anglais « stream of consciousoness ». Il ouvre la voie à toutes les recherches formelles du 20e siècle, à l’OULIPO, au Nouveau Roman. Au passage, il bouscule tous les schémas de pensée traditionnels.

 Richard Ellman résume magistralement la portée du livre : 

 

    « En vérité Joyce touche au plus profond, formellement et culturellement. Il déclasse l’outil de l’écrivain : la langue. L’originalité radicale de Joyce vient de ce qu’il réussit à introduire la saisie simultanée du mythe, de l’histoire et de l’individuel au sein du langage même ».  (Magazine littéraire).

12/05/2015

Ulysse 32

Ulysse, l’œuvre multidimensionnelle (32)

(Conférence, donnée au LAC, le 12 avril 2014)

 

Troisième part

 

18 Pénélope

   Lisons la lettre de Joyce à  Budgen, ami de l’auteur :

    « Pénélope est le clou du livre. La première phrase contient 2.500 mots. Il y a huit phrases dans l’épisode. Cela commence et finit par le mot féminin oui. Cela tourne comme l’énorme boule terrestre, lentement, sûrement, régulièrement, cela pivote encore et encore (…) Bien qu’il soit probablement plus obscène que n’importe lequel des épisodes précédents, il me semble qu’il est parfaitement sain, pleinement amoral, fertilisable (…) »

   A Harriet Weaver, il confia : « Pénélope n’a pas de début, pas de milieu, pas de fin (…) Pour sa conception et la technique, j’ai essayé de peindre la terre, qui a précédé l’homme et vraisemblablement lui survivra. »

    Marion trouve artificielle la poésie masculine, qui célèbre la femme. La littérature écrite par les hommes ne peut intéresser les femmes. Lorsque, avec mépris, elle ajoute « je n’aime pas les livres où l’on trouve une Molly », le doute nous gagne : s’agirait-il d’un rejet d’Uysse lui-même ? Rappelons que Molly est le diminutif de Marion.

   Ce retournement relève de la capacité autoréflexive d’Ulysse, à scruter ses prétentions à signifier, comme dans Eole, avec les titres, ou les interpolations des Rochers Errants, le questionnement perpétuel d’Ithaque. La nouveauté provient du  déplacement de perspective, du masculin au féminin.

    La mémoire brasse les souvenirs. Dans son recyclage apparemment infini du passé, Pénélope incarne, ostensible-ment, la capacité illimitée d’Ulysse à se renouveler.  

    L’opinion que Marion a des hommes est peu flatteuse : geignards et pleurnichards, « tous enragés pour entrer par où ils sont sortis ». Elle soupçonne Bloom de débaucher les bonnes. Il mérite les adultères qu’elle commet. Définitive-ment, elle le considère comme un médiocre, un raté, menteur et têtu, un faiseur d’histoires. 

    Des thèmes s’entrecroisent : l’amour, la laideur et la beauté, l’argent, les vêtements, les bijoux, le maquillage. Comme Pénélope sa toile, Marion tisse et défait sans cesse la trame du discours.

   Des phantasmes émaillent le monologue ; elle imagine Stephen vivant sous leur toit, ils partageraient l’amour du chant, le jeune homme deviendrait son amant, sous le nez de Bloom, qui serait même convié à assister aux ébats.