Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

28/10/2012

Et passent les rats (3)

Elena Mirasol (3)

 

(Extrait de Et passent les rats, roman)

 

 

 

 

    J’ai, quelques instants, contemplé le site nommé « Castillo de las Tormentas », et plus précisément le « Torreon de las Aguilas », poste d’observation préféré des rapaces,  comme si je découvrais ces étranges  amoncellements rocheux, comme si j’avais été nouvelle venue dans notre cité. Ces bizarres constructions de la nature m’étonnent encore aujourd’hui, autant qu’au premier jour. Les êtres platement réalistes ou prosaïques, comme le sont tant de mes concitoyens, appelleraient cela de la candeur, mais que m’importe ? La pénible expérience quotidienne m’a enseigné qu’il vaut mieux taire les sensations esthétiques procurées, soit par l’Art lui-même, soit par la sauvagerie primitive, dans toute sa rugueuse intransigeance. 

    «  Pourvu que le bus N° 13 n’ait pas de retard, ce matin… Je n’ai guère envie de l’attendre par ces températures encore presque hivernales… Pourtant,  nous sommes déjà en mars. »

    

   ( Roman d’atmosphère fantastique, 470 pages, 18 Euros, frais d’envoi compris)

 

 

09:08 Publié dans Romans | Lien permanent | Commentaires (0)

27/10/2012

Et passent les rats (2)

Elena Mirasol (2)

 

(Extrait de Et passent les rats, roman)

 

     « Avant l’aube, j’avais entendu l’ascenseur s’arrêter sur le palier. C’était ma voisine, Isabel Amapola, qui revenait du « Vol du condor », l’un des bars où elle donne des spectacles de castagnette et de flamenco. Son retour prélude à mon départ. Elle m’a souvent dit que, dans les rues sombres, elle voit courir des rats, qui sortent des égouts, pour fouiller dans les poubelles. Les plus gros d’entre eux n’hésitent pas à se battre contre les chats. Ces combats ne semblent pas effrayer la danseuse.

 

    «  Hommes ou rats, rit-elle, nous sommes pareils ! Nous survivons dans des égouts… Si tu veux vieillir, il faut être plus rusée que les chats. »  

    Lorsque je suis sortie de mon immeuble, le soleil ne s’était que depuis très peu de temps hissé au-dessus de l’horizon. Le vent descendu des montagnes qui, à l’Ouest,  surplombent la ville de Santa Soledad, soufflait encore la fraîcheur obscure et neigeuse que préservent les cimes. La sauvage expiration s’est engouffrée sous mon fin châle de laine, a gonflé ma robe avec une assurance conquérante, qui m’a fait frissonner.

    

09:49 Publié dans Romans | Lien permanent | Commentaires (0)

26/10/2012

Et passent les rats ... (Début d'un roman)

Elena Mirasol (1)

 

(Extrait de Et passent les rats, roman)

 

 

    «  Alors, venus d’au-delà de l’océan,   débarqueront des conquérants au masque trempé dans le lait, à la chevelure tissée dans des rayons d’or, et  qui  sans cesse parleront d’amour, mais dont les mains  toujours ensanglantées dénonceront la duplicité. Les adorateurs d’ Ardhor, notre dieu  Soleil, ne verront que les visages et la luminosité des chevelures les éblouira,  mais leurs yeux négligeront l’avertissement des mains. Les suaves et trompeuses paroles berceront les fils de nos fils et les endormiront. Lorsque, enfin, ils se réveilleront, trop de soleils seront nés pour mieux mourir. Armés de bâtons magiques cracheurs de feu, les hideux envahisseurs massacreront hommes et femmes, jeunes et vieux, filles et garçons, afin que de la race des adorateurs d’Ardhor ne subsiste pas un seul témoin ».

   

   (Extrait de la prophétie Maztayakaw, gravée sur des tablettes de pierre,  datant de trois mille avant Jésus Christ, conservées au Museo Regional de Santa Soledad).    

 

     

09:43 Publié dans Romans | Lien permanent | Commentaires (0)