14/08/2014
Mon père disait 15
« Mon père disait… » (15)
Ne désirant pas plus cette fois-ci que d’autres fois plagier le Guide Vert ou celui, purement local, intitulé Bruges et ses merveilles, je ne m’attarderai pas sur le gothique flamboyant, authentique ou reconstitué au 19e siècle. L’impression que je dégage de cette salle est celle d’un flot de couleurs chaudes ; où que l’on regarde, la couleur chante et chatoie, déploie ses gammes et ses fastes. Le visiteur ne peut rester insensible à la beauté de la salle, à tel point qu’il en oubliera la massive et peu gracieuse personne qui « l’accueillit » à l’entrée.
Nous nous sommes demandés ce qui motivait ces mines et voix rébarbatives. D’accord, nous parlons le Français ; l’animosité des Flamands à l’égard des Wallons rejaillirait-elle sur nous ? Comment savoir ? Il ne nous a pas été donné d’en discuter avec un seul Brugeois. Puis, qu’importe ? Qu’ils règlent donc leurs querelles entre eux.
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13/08/2014
Mon père disait 14
« Mon père disait… » (14)
Ajoutez à cela les innombrables chassés-croisés, auxquels se livrent les piétons, qui semblent tous affairés, comme si chaque minute comptait. Plus d’une fois, occupé que je le suis de ne pas buter dans les obstacles, je me laisse dépasser par ces partisans du marathon touristique, déterminés à « gérer » ou « optimiser » leurs loisirs. S’éloigner du lieu de travail ne signifie pas, nécessairement, libérer l’esprit et, par voie de conséquence le corps, de l’oppression du temps programmé.
Nous voici repartis, en quête des beautés de Bruges, je veux dire les architecturales, bien sûr. La personne censée accueillir les touristes, dans la salle gothique de l’Hôtel de Ville, mériterait davantage un prix de laideur que de beauté. Amabilité minimale, voix, visage et carrure hommasses, elle arbore sans vergogne, grâce à un majestueux décolleté, des pare-chocs charnus, dignes de figurer à l’avant d’une Cadillac. Elisabeth se demandera si la dame à l’allure de déménageuse ou de catcheuse n’était pas un transsexuel. Considérant l’aménité de ce malabar féminin, je m’abstins de revenir la questionner à ce sujet.
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12/08/2014
Mon père disait 13
« Mon père disait… » (12)
Nu, l’Enfant est potelé. Les visages présentent les canons de la beauté grecque classique. La Vierge tient, dans sa main gauche, la menotte droite de Jésus. Geste d’affection et de tendresse, geste maternel et donc naturel, de Celle qui voudrait garder auprès d’Elle Celui qui, pourtant, devra marcher vers son atroce et glorieux destin.
L’heure du déjeuner nous ramène au gîte. Nous apprécierons favorablement la possibilité de nous reposer, grosso modo de 13 à 14 heures, et de nous restaurer sans subir la perpétuelle rumeur de la ville : les appels que se lancent les touristes, les claquements de sabots sur les pavés, les grincements des freins de bicyclettes, les moteurs grondeurs et impatients des véhicules pourtant obligés de patienter, au total, pire que la rumeur, ce tohu-bohu qui vous laisse comme saouls et confus.
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