02/03/2013
Voyage au Pays d'Haistybradu (
Voyage au Pays d’Haistybradu (4)
Une aussi horrible réputation, pensai-je d’une part, ne pouvait être qu’un mythe ; d’autre part, si elle devait s’avérer fondée, je désirais pouvoir en témoigner. Donc, je ne doutais pas que je referais le voyage en sens inverse. Je n’envisageai pas davantage que je risquais de sacrifier, pire que la vie, la sérénité désillusionnée dont se nourrissait ma fierté. Peut-être le lecteur préférera-t-il nommer ce dernier sentiment « orgueil ».
Plus j’approchais de cette extrême limite, où s’achève la civilisation et commence la barbarie, et plus la végétation se raréfiait. Par le mot « barbarie », je postule : plutôt que l’absence de lois, la préséance et l’omniprésence de lois si différentes des nôtres, induisant des comportements si paradoxaux, que notre entendement renonce à y démêler la raison de la folie. A moins, au contraire, que ce ne soient les conduites irrationnelles qui génèrent des décrets présentant les apparences de la plus parfaite, la plus incompréhensible absurdité.
08:59 Publié dans Nouvelles | Lien permanent | Commentaires (0)
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