Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

03/03/2013

Voyage au Pays d'Haistybradu (5)

 Voyage au Pays d’Haistybradu (5)

 

   Quant aux hommes, du paysage ils s’étaient exilés, et ceci, supposai-je, de façon définitive ; ou sinon, ce fut peut-être la terre elle-même qui les avait exclus, comme si, en cette portion de la planète, le mariage entre la Nature et l’Homme s’apparentait à un mirage. Ainsi, je parcourus les trois cents derniers kilomètres sans rencontrer âme qui vécût. La lande revêche aux arbustes épineux et à l’herbe grise de poussière, déposée là par l’impitoyable chaleur estivale, s’établit sans conteste entre les quatre poins cardinaux.

    Cette zone, sur laquelle aucun gouvernement n’exerce de contrôle effectif, est animée presque uniquement par la présence fuyante des reptiles, rongeurs et petits carnassiers ; si l’on excepte les rapaces (buses, éperviers, faucons et vautours) qui, par moments labourent le ciel de leurs ailes meurtrières, d’ici l’oiseau pour toujours s’est échappé (à moins qu’il n’y parût jamais) comme si le ciel sur cette terre de déréliction était descendu trop bas pour autoriser l’envol de leur joie. Ici, rien ne chante ; quant à la palette, elle s’est appauvrie, ne laissant au peintre que les nuances du brun, du gris et du noir.

         

09:31 Publié dans Nouvelles | Lien permanent | Commentaires (0)

Les commentaires sont fermés.