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31/03/2013

Le cordon bleu (7)

Le cordon-bleu (7)

 

     Truchaud se garde bien d’accepter l’offre. Il mange avec une lenteur exemplaire, probablement parce que les aliments glissent mal par son œsophage. Avec une peine douloureuse pour qui voudrait l’observer, il déglutit maladivement, comme si chaque bouchée devait être la dernière de sa vie. L’effort convulse le viasge.

    Citrin a pris l’une des belles tranches, la découpe en petits dés, qu’il pose l’un après l’autre dans sa cuillère, puis mouille le pain avec, dans le regard, la délectation mesurée de l’homme qui veut se montrer civil.

    Le Brahz manifeste une authentique voracité. Il accompagne l’assiettée de soupe de trois tartines, qu’il frotte d’ail cru, condiment mis à leur disposition sous la forme de gousses débarrassées de leur fine peau. Le prêtre a, lui aussi, choisi d’ailler le pain, mais le mécréant aura sur lui la supériorité d’une haleine trois fois plus enflammée par la plante aux vertus stimulantes pour l’organe palpitant et, de tous, le plus vital.

    (Extrait de Entre muraille et canal) 

 

09:44 Publié dans Romans | Lien permanent | Commentaires (0)

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