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06/04/2013

Le cordon-bleu (13)

Le cordon-bleu (13)

 

    Citrin observe ce que, contant la chose à l’oreille horrifiée de Sœur Amélie, avec justesse il nommera « gloutonnerie ».

    Le coq au vin se pose au milieu de la table de formica blanc, sur un dessous de plat en terre cuite. Dans la cocotte, les morceaux de volaille se sont, avec la lenteur indiquée pour la réussite de la recette, imprégnées des bouquets du thym, du laurier, du nectar de Dionysos. Germaine Ducasse n’a jamais entendu parler du dieu grec, ni même de Bacchus, par contre elle a vaguement connaissance de l’existence romanesque et gigantesque d’un dénommé Panagruel. Rabelais n’est pas vraiment mort, ni ne mourra jamais. L’abstinence de l’alcool mise à part, le Brahz rend hommage à l’écrivain et son héros. La bonne veuve s’en réjouit.

    Quant au coq, il a vécu. Si le directeur a, depuis la soupe, déclaré forfait dans cette joute où, d’emblée, le malheureux se savait le plus faible, les efforts conjugués de Mme Ducasse, Citrin et surtout ceux du jeune professeur, ont eu raison du volatile. Le plus vaillant des jouteurs débride la sous-ventrière.

 

    (Extrait de Entre muraille et canal) 

09:50 Publié dans Romans | Lien permanent | Commentaires (0)

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