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05/07/2013

Le gêneur 17

Le gêneur innocent 17

 

Au milieu de la façade, le portail d’acier s’ouvre lentement et lourdement. L’automobile pénètre dans la cour. Le groupe descend de la jeep, même le chauffeur. Il commence d’arpenter la cour, visiblement satisfait de se dégourdir les jambes. S’arrêtant au milieu du carré, l’homme se campe sur ses robustes jarrets, allume une cigarette, lance une bouffée de fumée vers le ciel livide, enfin se remet à marcher.

    Les trois autres bâtiments ne diffèrent pas de celui qui donne sur la rue. Derrière eux, les vantaux se referment avec lenteur et lourdeur. Comme deux mâchoires se rencontrant, ils claquent. 

    L’un des trois premiers miliciens reste avec le chauffeur. Le lieutenant, l’escorte et le suspect se dirigent vers le bâtiment du fond. Les fumées ont noirci la pierre. Des barreaux hachurent les fenêtres. La crasse opacifie les vitres. Les pavés de la cour sont inégaux et disjoints. Une herbe grise végète dans les fentes. A la base des murs, des soupiraux.  Le prévenu voit chaque détail.

       Nouvelle extraite de Au creux du Styx 

 

 

09:01 Publié dans Nouvelles | Lien permanent | Commentaires (0)

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