31/08/2013
Opinion n°46
Opinion
L’auteur de ces lignes n’est ni politologue, ni même journaliste. Il ne prétend pas avoir de compétences, pour analyser des évènements qui se produisent à plusieurs milliers de kilomètres de chez lui. Ne commettons-nous pas déjà bien des erreurs d’appréciation, lorsqu’il s’agit de la vie publique de notre pays ?
Par ailleurs, athée notoire, je ne puis être soupçonné de vouloir favoriser un parti religieux.
Ces restrictions étant posées, j’aimerais pourtant émettre un avis sur la crise que connaît l’Egypte, en cet été 2013.
Que l’islamisme soit exécrable, du point de vue des occidentaux et des musulmans modérés, cela ne se discute guère. Ceci dit, l’islamisme des Frères Musulmans n’est pas celui, de beaucoup s’en faut, des Talibans. Il avait su se frayer une voie légale, exprimer sa force dans les urnes, au cours d’élections qui, autant que je le sache, s’étaient déroulées normalement.
S’il suffit que des manifestants, même très nombreux, fassent grand tapage pour faire tomber les gouvernements, la vie démocratique est-elle concevable ? Pire encore, si l’armée utilise les manifestations comme prétexte pour arrêter, puis emprisonner le Chef d’Etat : les principes démocratiques ne sont-ils pas alors bafoués ?
La puissance des armes rend nul et caduque le choix des électeurs. Quels avantages peuvent espérer les démocrates et les progressistes, d’un putsch ? Aucun. Une fois que les tanks occupent l’espace publique, qui les en délogera ?
Cela n’était que le premier acte de la tragédie. Le deuxième, nous y assistons jour après jour. La même horreur se répète, aux quatre points cardinaux : partout la violence veut triompher, elle en a les moyens et piétine les droits les plus élémentaires.
En Egypte comme en Syrie, elle porte l’uniforme et les galons. Les cadavres s’alignent ou s’entassent, dans les mosquées. De nombreuses familles se trouvent plongées dans le deuil.
Lorsque je vois un homme pleurer son fils, je ne me demande pas si cet homme est islamiste ou pas, s’il croit en Dieu ou pas. De même, sa position sociale ne m’intéresse pas. En lui, je ne vois qu’un malheureux, déchiré par la mort du fils. Cela seul compte. Sa douleur est la nôtre.
Quels que soient les prétextes invoqués, y compris la sacrosainte raison d’Etat, un assassinat reste un assassinat, le plus abominable des crimes. Lavez-vous les mains, vous les tueurs stipendiés, vous n’effacerez pas le sang versé. Puisse-t-il un jour dégouliner sur vos têtes, vous marquant à jamais, du sceau de l’infamie.
12:21 Publié dans Essais | Lien permanent | Commentaires (0)
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