12/09/2013
Soleils de nuit 12
« Soleils de nuit » de Laurent Vermeersch (12)
Nous prendrons pour exemple le tableau bizarrement nommé : « Arbrantesque ». Notons d’abord que l’artiste forge un néologisme, accouplement de deux substantifs, « arbre » et, je le suppose, « arabesque ». . D’entrée de jeu, le mot nous évoque un univers échappant aux lois communes du réalisme. Les mots que nous forgeons suscitent de nouvelles réalités, extérieures au réel commun. Déjà, en nous, le Verbe crée l’image.
Le tableau se compose de deux panneaux, l’un noir, plus large et plus haut que le second, où paraît l’arbre. Celui-ci naît donc de l’obscurité, en l’occurrence celle des profondeurs telluriques. Nuit minérale, à laquelle répond l’écho de la nuit liquide, océanique, si récurrente dans la plupart des tableaux présentés, cette nuit des gouffres où, depuis si peu de temps, la science projette enfin quelque lumière ; ces gouffres, où les plus anciennes légendes et, plus près de nous, Jules Verne avait vu grouiller de monstrueux animaux, prophétie que nous confirme la zoologie.
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