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10/03/2014

Sous le regard 15

Tableaux d’Ursel Buchwald et traductions de Karlheinz Buchwald

Bilder von Ursel Buchwald und Übersetzungen von Kalrheinz Buchwald

 

Le berceau de l’arbre

 

    Arbre, mon ami (si tu permets qu’à toi je m’adresse en ces termes familiers) dis-moi ce qui, sous l’ombrage de tes feuillages, cache sa fragilité, signe de sa force future.

    Si bien tu nous le caches, ce berceau, que nous suggère le titre du tableau.

   Dis-moi, encore, si le berceau respire et si ce souffle s’appelle fille ou garçon.

   Dis-moi encore si cette grâce aux fossettes rieuses dort ou babille.

   Pour ami, se choisir l’arbre, et la prunelle de ses yeux lui confier : transformer sa vie en miracle ordinaire.

  Voilà jusqu’où mène la rencontre du poème avec le tableau.

   Nous tendrons l’oreille : « horchen » ; alors, si chaque chose pour nous vit, même le silence nous parlera – ou même chantera, comme le bruissement au babil mêlé.

 

 

Poèmes d ‚une Exposition neugrößer_Seite_32.jpg

 

Baumwiege

 

Baum, mein Freund, ( falls du erlaubst, dass ich dich mit einer so vertraulichen Wendung anrede) sag mir, wer , unter dem Schatten deiner Blätter, verbirgt seine Zerbrechlichkeit, Zeichen seiner zukünftigen  Kraft.

Wenn du sie also vor uns verbirgst, diese Wiege, was legt der Titel des Bildes nahe.

Sag mir auch, ob die Wiege atmet und ob dieser Atem sich Mädchen oder Junge nennt.

Sag mir auch, ob diese Anmut mit Lachgrübchen schläft oder plappert.  

 Sich zum Freund den Baum wählen und ihm anvertrauen seinen Augenstern: sein Leben umwandeln in ein gewöhnliches Wunder.

Bis hierher führt die Begegnung des  Gedichts mit dem Bild.

 

Wir horchen auf: „nous tendrons l’oreille“; wenn alles für uns lebt, spricht selbst das Schweigen zu uns – oder es singt sogar, wie das Rauschen beim Stimmengewirr. 

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