21/05/2014
La peur 2
La peur 2
A l’arrière-plan de cette véhémence et virulence, traînaient des gémissements de supplication, et la supplique aux sons pâteux, très mal articulés, rappelait la voix paternelle, aussi enlaidie que celle de la mère, quoique d’une manière différente, car démesurément étirée vers le haut, rachitique et squelettique.
Ce qui de la nuit s’élevait, en brisait la tranquillité, n’était pas un dialogue. Il était patent que les adversaires ne s’écoutaient pas, ni ne voulaient s’entendre. Deux monologues se juxtaposaient, qui avaient commencé en pleine solitude, sur la scène de ce théâtre intime, où l’on se joue la tragi-comédie de l’existence. Sous couvert de l’obscurité, les deux discours parallèles et antagonistes se débondaient, telles les eaux sales dans le caniveau, déchargeant les poisons du ménage. Plus rarement, le fracas d’un objet sur le carrelage, le bris d’une assiette se pulvérisant contre le mur.
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