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06/08/2014

Mon père disait 9

« Mon père disait… » (9)

    Le Bruges de Jacques Brel n’a de réalité que poétique et musicale, pourtant il nous marque d’impressions, nous procure des sensations bien réelles. Puis, nous arrivons au Bruges objectif, c’est-à-dire la belle vitrine ancienne, préservée pour la joie des touristes las de ne voir ailleurs que cubes disgracieux ; alors, la brique et l’ardoise dressent, croyons-nous pour nos yeux, la juxtaposition verticale de ces demeures qui prennent racine dans l’eau.

 

    Le chant de Brel peut planer au-dessus de Bruges, il ne la touche pas, il ne l’effleure qu’à peine, il appartient à un ordre de réalités immatérielles, l’opposé absolu de la ville commerçante où, par tous les moyens, l’on allèche le badaud.

    Alors, de multiples objets quotidiens s’ornent de décors brugeois, la légère et fine dentelle devient hameçon, auquel le commerçant espère accrocher le naïf touriste, afin d’alléger en toute légalité son escarcelle.

    

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