Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

07/03/2015

Ulysse 21

Ulysse, l’œuvre multidimensionnelle (21)

(Conférence, donnée au LAC , le 12 avril 2014)

 

Deuxième partie

 

 

7 Éole, dieu du vent, qui emporte les paroles

   Nous voici dans les bureaux du Freeman’s Journal et du Evening Telegraph. Dans ce chapitre,  Stuart Gilbert et Linati, ont relevé une centaine de figures de styles.

    Des intellectuels de second rang étalent leur science shakespearienne. Ils analysent les discours d’orateurs grecs ou irlandais. Le métier moderne de la persuasion, le journalisme, est omniprésent. L’institution de la presse est considérée avec scepticisme et affection. Joyce avait écrit, dans le Irish Homestead. De nombreux journalistes sont cités. En défini-tive, les presses jouent le rôle principal.  Nous suivons leur rythme, nous assistons à l’impression des mots, lettres à l’envers qui rappellent à Bloom la lecture de l’hébreu.      

    Il négocie la publication d’une annonce, pour Cleyes, nom où les mots « clé » et « eyes » se trouvent combinés. Pour frapper les esprits, il propose l’image de deux clés croisées,  symbole de l’autonomie refusée à l’Irlande. Il croise Stephen, venu proposer l’article de Deasy, son directeur. C’est la première fois qu’ils se rencontrent, ce jour-là. La fois précé-dente remonte à dix ans plus tôt.

    Commentateur d’Ulysse, Jerry Jonson voit, dans cet épisode l’intervention d’un perturbateur, qu’il nomme l’Arrangeur, afin de le distinguer du narrateur. L’Arrangeur considère le livre d’abord comme objet matériel.  On peut jouer avec la narration, en extraire des éléments, les déplacer, pour créer la surprise. Ici, l’Arrangeur devient rédacteur et s’attaque au papier, découpe la copie et insère des titres, sans rapport avec la suite. La marque de l’Arrangeur est l’irrévérence.

 

    L’épisode le plus hilarant est celui des deux dublinoises célibataires, qui montent par l’escalier, jusqu’en haut de la colonne Nelson, puis prennent leur pique-nique sur la plateforme, d’où elles crachent des noyaux de prune. Le monument du vainqueur de Trafalgar se voit réduit à un perchoir, pour deux irlandaises très ordinaires. 

Les commentaires sont fermés.