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10/07/2012

The Foe (1)

The Foe (L’Ennemi) (1)

 

(Extrait)

 

   I know that It is here, patient and silent, crouching at the far end of the room, lurking amongst the shadows, its sisters and its accomplices, like a gloomy mare spawned by night, and bequeathed unto me as a unique and horrid privilege.

    Je sais que Cela est ici, patient et silencieux, qui rôde et se tapit à l’autre bout de la pièce, parmi ses sœurs et complices, les ombres, comme une lugubre jument, par le cauchemar d’une nuit engendrée, qui m’échut en héritage, tel un unique et abominable privilège.

    Only the lamp-desk is lit, and its shade encircles a narrow and shallow pool of light. In the middle of it, the typewriter is squatting on its haunches, and waiting for ten nimble fingers to skip and dance on its keys, so as to wake it up.

    Seule la lampe de bureau est allumée, et le cercle de l’abat-jour délimite une mare de lumière, étroite et sans entrailles. Au milieu de celle-ci, la machine à écrire est assise à croupetons, et attend que dix doigts agiles sautent et dansent sur ses touches, de façon à l’éveiller.

   

    1  Nouvelle que j’ai d’abord  écrite en Anglais, puis traduite en Français. 

08:22 Publié dans Nouvelles | Lien permanent | Commentaires (0)

09/07/2012

Le naja

Le naja

 

Le dangereux naja

N’aime pas qu’on le traite

De serpent à lunettes.

Plus d’un périt à ce jeu, déjà !

Voyez sa tête qui se balance,

Son cou qui se dilate,

Sa langue, tel fer de  lance,

Qui rarement la cible rate !

Même s’il ne pique qu’au bras,

Craignez la morsure du cobra !

Il siffle et l’adversaire,

Foudroyé, croule à terre.

           

09:30 Publié dans Comptines | Lien permanent | Commentaires (0)

08/07/2012

Vive l'absence de notoriété !

Vive l’absence de notoriété !

  

    Comme c’est agréable et confortable de n’être qu’un « petit » auteur ! Je sais de quoi je parle : j’appartiens à cette confrérie. Vous ne pouvez guère vous imaginer tous les avantages que donne le statut d’obscurité.

   D’abord, au cours des salons littéraires, nous ne sommes pas assaillis par des nuées d’admiratrices ou d’admirateurs, venus à la rencontre de l’idole. Cela nous repose et nous laisse tout loisir d’observer et de décrire les ridicules de nos congénères, éternelle source de cruels plaisirs.

    Les journalistes ou les animateurs à la parole très animée interrogent, avec le sérieux de l’ignorance, les vedettes nécessairement blasées par le succès. Personne ou presque ne les comprend, tant le tintamarre nous assourdit, mais de cela nul ne se soucie puisqe,  même si elles n’ont rien dit, elles ont parlé. Une célébrité qui « s’exprime » ne peut tenir que des propos intelligents et profonds, c’est bien connu.

    Auteur obscur, nul ne vous demande votre avis sur quoi que ce soit, parce que votre absence de notoriété prouve que vous n’avez rien à dire. Salutaire silence ! N’économisez-vous pas votre salive, donc aussi la dépense qu’occasionnerait l’ingestion de breuvages désaltérants, réhydratants et stimulants. Ne parlons pas de la fatigue causée par l’obligation de se labourer les neurones.

     Le rang subalterne de petit auteur est comparable à celui du figurant qui, dans les studios de cinéma, joue un rôle muet. Les sans-gloire fournissent les bataillons serrés de ceux de qui l’on attend qu’ils soient présents de corps et rien de plus.

    Jamais un critique littéraire ne lira nos livres. Par conséquent, il ne les lardera pas non plus de fausses analyses, basées uniquement sur des arguments spécieux.

    Seuls vos amis et votre famille achètent vos lamentables bouquins et ne vous en disent, généralement, que du bien. Comme vous ne gagnez pas un sou à ce jeu de dupes, vous n’en versez pas plus au percepteur.

    Ne vous avais-je pas dit que le statut de petit auteur est agréable et confortable ? 

09:33 Publié dans Essais | Lien permanent | Commentaires (0)