PLC 6

Paul-Louis Courier, ou «  La plume indomptée  » (6) 

 

    Mais il est temps de conclure, aussi je ne vous dirai que ceci : lisons et relisons le livre de Lautman, et, grâce à ce travail d’une très  belle facture ; redécouvrons Courier, l’écrivain deux fois enterré. Rendons justice à l’une des meilleures, des plus exigeantes   plumes de notre littérature et à l’homme assassiné, parce qu’il osait penser librement et clamer sa pensée sur la place publique ; assassiné, aussi, parce que trop de gens

 (au goût du pouvoir) le lisaient  et riaient aux dépens des vieilles badernes et du parti prêtre.  Car tout écrivain qui a, à l’instar de Pascal, Voltaire ou Paul-Louis Courier,  bravé le despotisme, ou, comme ce dernier seul,  risqué sa vie pour défendre le droit du petit peuple laborieux, avec un tel bonheur  d’expression, avec un art aussi consommé du rire sacrilège,  mérite plus que notre respect : nous lui devons notre admiration. 

 

 

PLC 5

Paul-Louis Courier, ou «  La plume indomptée  » (5) 

 

   Le terreau nourricier de l’œuvre, c’est une très solide formation classique : Courier, l’helléniste, traducteur assidu des Grecs, lecteur invétéré de Pascal, La Fontaine, Voltaire et Rabelais.

    Tout au long du livre, Jean-Pierre Lautman nous dévoile sa vision du pamphlétaire tourangeau, fort séduisante au demeurant, car il ne maque pas d’arguments. Je ne vous en citerai que ce court extrait, afin de vous mettre l’eau à la bouche :

    «  Comment ne pas tenir compte de cette constance chez cet esprit si singulier, pour qui l’absolu s’incarnait non dans une divinité, mais dans le beau, et qui s’enflammait à la vue des innombrables masques de la laideur. (…) L’ambivalenee naît chez lui de l’incapacité à concilier deux domaines séparés : celui de la vie et celui de l’intellection. » En page 42, dans « Paul-Louis Courier, ou la plume indomptée » de J.P. Lautman. 

 

   

PLC 4

Paul-Louis Courier, ou «  La plume indomptée  » (4)  

 

    Grâce à Jean-Pierre Lautman, découvrons Paul-Louis Courier : l’écrivain ami du Peuple et de la Liberté (à une époque où il était, sinon courageux, du moins prudent de lécher les bottes du Pouvoir) ennemi  non pas de la religion mais des calotins bornés, de l’absolutisme, de la tyrannie, de la réaction menée par les nostalgiques de l’Ancien Régime ; et, avant cela, le militaire pas très zélé, dont la carrière fut assez médicore, parce qu’il aimait les livres plus que tout ; enfin,  admirateur passionné d’Homère et des auteurs grecs anciens, Courier vécut sa vie comme un déchirement, partagé qu’il était entre son amour des Belles Lettres et les contraintes de la vie quotidienne ; et l’auteur de nous conter aussi ce Courier qui méprisa l’ambition dynastique d’un certain Napoléon et dédaigna les bassesses et les flagorneries des courtisans ; sans oublier, bien sûr, cette plume hautement exigeante, acérée, impitoyable, qui pourfend les autorités sottement éprises de leurs prérogatives, en déclenchant le rire destructeur et salutaire.