Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

15/11/2014

L'apéritif des notables 15

L’apéritif des notables 15

 (Extrait de Et passent les rats)

    - Madame, lui répond Luis Papelero, l’aigle d’or est répertorié au patrimoine national et mondial comme un objet unique, évocateur d’une civilisation disparue…

 

    - Civilisation, l’interrompt Pilar Escudo, Monsieur le Conservateur, vous avez bien dit « civilisation » ? Que savons-nous de ces gens ? Qu’est-ce qui nous prouve qu’ils ne vivaient pas dans les arbres ?

    - Je suis désolée de vous en faire la remarque, mais vous n’avez pas laissé Monsieur le Conservateur finir sa phrase, Mme Escudo, la tance Carla Curatodo, en appuyant sa remarque d’un sourire espiègle, ravie qu’elle est de prendre en défaut la directrice de la crèche, tandis que son docteur de mari n’est pas sans admirer le cran de sa jeune et resplendissante moitié. »

    

10:08 Publié dans Romans | Lien permanent | Commentaires (0)

13/11/2014

L'apéritif des notables 14

L’apéritif des notables 14

 (Extrait de Et passent les rats)

     Tous rient gaiement. Dolores Valle y Monte se montre toujours si spontanée ! Dans un petit corps de dame,  c’est une grande âme. Monseigneur Angel Pesar de la Cruz, qui sait avec justesse évaluer la force des âmes et sonder leur profondeur a trouvé, en l’épouse de Monsieur le Maire, une alliée de première classe dans sa lutte contre le Mal, et pour faire avancer la cause de la charité.

 

    « A propos de forces surnaturelles, intervient Jane Quickbuck sous l’œil lascif de son mari, lequel, nonobstant la maigreur ascétique de sa femme, la classe en tête de ses plus belles possessions, les yeux rouges de l’aigle d’or me gênent toujours un peu, lors des offices. Quelle idée abracadabrante aussi ! Conserver dans la cathédrale un objet symbolique rappelant le culte païen du soleil ! Monseigneur ne peut-il donc pas s’en débarrasser ? Cette horreur est en or, j’en conviens, mais garderions-nous une représentation du Diable si elle était coulée en or ?

  

 

 

09:43 Publié dans Romans | Lien permanent | Commentaires (0)

11/11/2014

L'apéritif des notables 13

L’apéritif des notables 13

 (Extrait de Et passent les rats)

  

 « Il y a du vrai dans ce que vous dites là, Madame la Commissaire. Votre autorité morale à l’Université n’est pas moins forte que celle de ma très chère épouse à l’hôpital, n’est-ce pas Dr Curatodo ?

    - Comment vous donner tort, Monsieur le Président ? Ce serait mentir, confirme le célèbre médecin, tout en cueillant une olive, ronde des amandes qu’elle cache en ses flancs, puis la cale à l’arrière de ses mâchoires, pour la malaxer en gourmet.  Avant de décider quoi que ce soit, je consulte soigneusement mes collaboratrices, et plus particulièrement Mme Eleonora Mascara. Les femmes voient et comprennent les choses différemment de nous, et l’éclairage féminin n’est jamais superflu.

    - Oui, je me demande bien comment mous nous débrouillons sans le providentiel esprit féminin, au Commissariat, ironise Luciano Cazaladrones, avec le plus goguenard de ses sourires, alors que ses babines découvrent la double rangée de ses crocs de dogue.

    - Peut-être y perdez-vous beaucoup sans le savoir, le cingle Alejandra Papelero. Ce disant, elle alimente ses forces en croquant deux tranches de chorizo pimenté, l’une à droite, l’autre à gauche, pour une plus grande efficacité de la mastication. A la Bibliothèque, Luis reste incontestablement le Conservateur, mais il n’oublie jamais de me consulter, dès qu’il est un tant soit peu embarrassé, n’est-ce pas mon chéri ?

    - C’est tout à fait exact, l’approuve le  petit maigrichon, qui pose devant lui son verre de Jerez australien, y compris lorsqu’il s’agit d’ouvrir nos archives à un journaliste étranger, curieux de lire la prophétie des Maztayakaw.

    - Ah, nous y revenons, s’exclame Augusto Valle y Monte en dévorant sa dixième « saucissette » grillée, sous le regard tristement désapprobateur de Dolores, c’est à peine croyable, mais pas une conversation ne peut plus se dérouler sans que cette histoire antédiluvienne ne resurgisse, comme si la tribu primitive voulait nous hanter !

    - Augusto, l’implore Dolores, je t’en prie, ne parle pas ainsi ! Tu sais très bien que je crois aux esprits, aux revenants ! N’invoquons pas les mânes des sorciers ! »

  

 

 

10:41 Publié dans Romans | Lien permanent | Commentaires (0)