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18/12/2013

La pestilence déiste

La pestilence déiste

  

    « Le dieu judéo-chrétien est un divin charlatan, qui s’est créé lui-même, par l’entremise du Saint Esprit, puis s’est envoyé lui-même comme  intermédiaire entre lui-même et les autres et qui, méprisé et moqué par ses ennemis, fut cloué sur une croix, comme une chauve-souris sur la porte d’une grange ; fut enterré, ressuscita d’entre les morts, monta aux Cieux et, depuis mille huit cents ans est assis à sa propre droite, pour juger les vivants et les morts, quand les vivants auront cessé d’exister ».

  Traduit de l’allemand. Extrait de La pestilence déiste (1902) de Johan Most, anarchiste allemand (1846-1906). 

 

   Apres cette cinglante analyse, allez prendre les radotages imbéciles des prêtrailles de toutes robes au sérieux… Quant à la théologie : délire logorrhéique, imaginé pour occuper les cerveaux fumeux d’inutiles et de parasites. 

08:59 Publié dans Essais | Lien permanent | Commentaires (0)

17/12/2013

Jean Genet 28

Jean Genet 28 (Fin)

 

    De plus, à mesure que Genet progresse dans l’élargissement thématique et décrit des situations toujours plus provocantes, il maîtrise aussi davantage la mise en scène et l’art dramatique en général. Surtout à partir des Nègres, il a multiplié les instructions scéniques et s’est arrangé pour que son théâtre demeure sa chasse gardée. Faut-il y voir la revanche du misérable voleur et vagabond, qui ne possédait rien que ses poux et l’abjection ?

    En guise de conclusion provisoire, je citerai, de Michel Corvin, cet extrait de l’article paru dans Genet, livre pour l’exposition de Tours, en 2006 :

     « Désormais Genet a tout compris du théâtre et il peut s’en détacher définitivement  comme de l’art du faire semblant qui construit un être de néant avec des images, elles bien réelles. Contradiction féconde dont les dénouements du Balcon, des Paravents et déjà des Nègres portent témoignage avec une grande vigueur. Finalement, telle est la réponse au « Pourquoi le théâtre ? ». Toute sa vie Genet a été hanté par la recherche d’une identité en creux, ontologiquement vide mais accédant à la plénitude de l’apparence par la beauté. Beauté du crime ou beauté d’un poème. » P. 138

 

    Oui, car Genet fut et restera d’abord poète :  même la plus « politique » de ses pièces, Les Paravents, résiste aux interprétations qui la réduirait au statut d’œuvre simplement partisane car, même lorsqu’il prend parti, Jean Genet ne cesse de considérer les hommes et leur agitation avec une tendre et cinglante ironie. Son scepticisme ne s’ensommeille pas. C’est là l’une des qualités indispensables à l’exercice du métier d’écrivain.     

 

 

Article paru en 2010, dans Art et Poésie de Touraine et Florilège.

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16/12/2013

Jean Genet 27

Jean Genet 27

 

   Les Nègres nous renvoient au raciste qui dort en chacun de nous car, même si intellectuellement et moralement nous n’éprouvons que répugnance pour le racisme, nous vivons au cœur de sociétés qui l’ont secrété, au sein desquelles il ressurgit périodiquement. Toujours la xénophobie s’essaye à gagner de nouveaux adhérents. Face à ce danger, la conscience ne peut s’accorder de repos.

    Avec Le Balcon, Genet place l’accent sur l’un des problèmes majeurs du XX siècle : la Révolution est-elle possible ? Le peuple ne serait-il pas, au fond, toujours berné ? Les soixante-dix années de pouvoir soviétique prouvèrent que la révolution la plus radicale n’aboutit qu’à un échec d’une indescriptible atrocité. 

    Les Paravents provoquèrent plus de réaction que les quatre autres pièces, parce que cette grandiose monstruosité heurtait sans précaution le chauvinisme français. Au contraire des premières oeuvres, Les Paravents traitaient d’une actualité alors brûlante, tout en soulignant le fait que la colonisation fut toujours une plaie, un détestable fléau ; du moins est-ce de cette façon que peut s’interpréter « l’écrasement des temps » signalé par Michel Corvin : les Européens costumés selon les modes de  1840 et arborant le drapeau à fleur de lys.

 

 

Article paru en 2010, dans Art et Poésie de Touraine et Florilège.

 

 

 

 

      

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