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06/07/2012

Comment ?Vous avez dit... ? IV

Comment ? Vous avez dit « fourre-tout littéraire ? »

 

IV

 

 

   Puisque le temple a été investi par les marchands, puisque vendre est devenu le seul credo mondialement acceptable, au nom de la religion du libéralisme, mieux vaut être d’abord connu, pour n’importe quelle raison, puis la célébrité publiera « son » livre. La fée publicité se chargera de transformer le pire des torche-culs en ce « best-seller », dont rêvent Messieurs les fabricants de bouquins, ce succès de librairie, pour parler une langue en pleine dégénérescence, laquelle par veulerie l’on nomme « évolution ».

    Suivez la pente générale, la plus commune inclinaison, et tout ira pour le mieux.  Par exemple, avoir couché avec le Président Clinton est une assurance de publication. En fait, la bonne stratégie consiste à d’abord planifier sa vie de façon à faire parler de soi (et la réputation d’immoralité ne nuit pas, bien au contraire) ; ensuite, il suffit d’attendre l’appel de « l’éditeur » qui vous offrira le service d’un nègre, résigné à prostituer son ordinateur, pour un salaire de survie pseudo littéraire.

     Vous l’avez compris : « Hautes sources, vastes estuaires » est le livre du refus, le refus des compromissions, le refus de la déchéance travestie en Art, le refus de la honte maquillée afin de se faire passer pour l’honneur.

    C’est par dégoût des égouts que, suivant le cours du Fleuve depuis l’Estuaire, nous cherchons la Source. Nous avons soif, d’eau pure uniquement. 

   

10:23 Publié dans Essais | Lien permanent | Commentaires (0)

05/07/2012

Comment ? Vous avez dit "fourre-tout littéraire? III

Comment ? Vous avez dit « fourre-tout littéraire ? »

 III

    Il est d’usage et de bon ton d’écrire des romans, des recueils de nouvelles, d’aphorismes ou de poésies, des essais, témoignages ou récits, mais présenter un tapuscrit dans lequel se mêlent plusieurs genres, n’est-ce pas vouer le projet à l’échec, au rejet catégorique et définitif ?

 

    Après trente ans d’écriture, après maintes démarches dont la plupart n’aboutirent qu’à des refus glacés, l’auteur a décidé d’entrer en sédition, en devenant à lui-même son éditeur. Etant à la fois juge et partie, le double statut lui épargnera d’interminables, d’ennuyeuses réunions…

    Les témoignages de soutien ne lui ont pas manqué, localement, et de la part de personnes au jugement reconnu comme sûr. Les articles laudateurs figureront dans « Ecritures en miroirs ». L’auteur n’aura pas l’hypocrisie d’afficher la fause modestie, qui sert habituellement de masque à l’orgueil et la vanité.  L’immensité de l’écart entre la chaleur de cette recommandation, d’une part, et la pure indifférence de  la sphère éditoriale, d’autre part, le laisse… interdit. 

    La clef du succès, en notre sublime époque, n’est pas d’avoir du talent, car cet atout s’est transformé en un handicap majeur. Trop souvent, la médiocrité tient le haut du pavé, dans tous les domaines, car, pour parvenir au sommet, parler juste, parler vrai, sont des péchés mortels. Mieux vaut savoir intriguer, courber l’échine, lécher des bottes, embrasser des derrières…  Soyons « populaires », même si sous cet adjectif nous cachons des aspirations populistes ou populacières, le goût sans limite pour la démagogie, voilà qui nous mènera en droite ligne à la première page des journaux, et dans les émissions de télévision, aux heures de grande audience, sous la férule d’animateurs vulgaires et grossiers, à l’image de notre « sublime époque… » 

    

09:44 Publié dans Essais | Lien permanent | Commentaires (0)

04/07/2012

Comment ? Vous avez dit "fourre-tout littéraire ? " II

 

Comment ? Vous avez dit « fourre-tout littéraire ? »

(1)

 

II

 

 

    L’inspiration initiale de l’ouvrage  remonte à la jeunesse de l’auteur. Les images de la Source, du Fleuve et de l’Estuaire l’ont habité pendant trois décennies. Elles se sont manifestées à diverses reprises, sous des formes variées, à des intervalles très irréguliers.  Elles venaient et partaient de façon apparemment capricieuse. Y avait-il, à l’œuvre, une nécessité, indiscernable pour le scribe ? C’est plus que probable, mais le parcours fut très sinueux. De longues périodes de sécheresse l’amenèrent à penser, parfois, que la Source était, à jamais, tarie. Le cours des sources souterraines peut demeurer mystérieux, indéchiffrable.

    Au début de 2OO2, « Chercheurs de sources » donna l’élan, grâce auquel les différents ruisseaux du livre allaient jaillir. Chacun d’eux suit sa voie, unique et libre. Cependant, tous convergent en direction de l’issue, que nous avons nommée « l’Estuaire ». Or, si tel est l’aboutissement, le Fleuve n’est-il pas le nécessaire lien de tous les ruisseaux ? 

    « Hautes sources, vastes estuaires » s’est élaboré, d’emblée, comme l’un de ces livres impubliables, parce qu’inclassables. Le nom même de « fourre-tout » ne suffit-il pas à constituer une provocation envers le monde éditorial, avec ses « lignes » et ses comités de lecture ? Tant pis si le rapprochement blesse des susceptibilités, mais le substantif « ligne », suivi de l’adjectif « éditoriale » me rappelle sinistrement le stalinisme et « la ligne politique du Parti », à cette différence près, bien sûr, que les lignes éditoriales sont nombreuses, alors que la ligne du Parti se voulait unique. Dans cette optique, les soi-disant « comités de lecture », qui ne lisent pas les ouvrages proposés mais les survolent de si haut qu’ils ne peuvent les apercevoir, seraient comparables à des soviets…  

   

(1)  Extrait de Hautes sources, vastes estuaires.

10:26 Publié dans Essais | Lien permanent | Commentaires (0)