21/07/2012
Dame Indifférence...
Dame Indifférence, impératrice de ce monde (1)
C’est à peine croyable, combien de voyants deviennent soudainement aveugles, lorsque je parais dans l’autobus, ma canne blanche à la main ! Le plus souvent, il me faut aller jusqu’au fond du véhicule, pour qu’une personne daigne me céder sa place – et même l’opiniâtreté ne paie pas toujours…
L’indifférence, quel confort, pour l’individualisme/roi, ce frère jumeau de l’égoïsme !
Ceci étant dit, je ne revendique pas le droit absolu à la place assise, mais je note l’hypocrite et glaciale attitude, comme le comptable qui enregistrerait une perte de revenus, l’un de ces revers de fortune qui mettent en péril l’avenir d’une entreprise ou d’un commerce.
Personnes âgées ou non, mais qui, pour diverses raisons, vacillent ou chancellent, toutes vérifient quotidiennement l’exactitude de l’accusation.
Ne s’agit-il pas d’amoindrissement de la sensibilité, d’effacement de l’empathie, au profit du dieu unique et multiforme, appelé Moi ?
(1) Article paru dans la Nouvelle République du Centre Ouest, en 2009
09:55 Publié dans Essais | Lien permanent | Commentaires (0)
20/07/2012
Le poisson-scie
Avis à la population!
Redite volontaire, je ne radote pas encore ! Oh, je n’y échapperai pas, dans deux ou trois décennies !
L’un de mes lecteurs m’a fort aimablement signalé la présence de « coquilles », dans mes textes. Loin de moi l’idée de nier que cela puisse arriver ! Les personnes compréhensives voudront bien attribuer ces erreurs à la vue courte de l’auteur mais, celui-ci ne voulant pas causer d’indigestion à son aimable public (les coquilles étant fort lourdes sur l’estomac) il serait reconnaissant à celles et ceux, qui se donneraient la peine de lui indiquer précisément où se trouvent les « coquilles ». D’avance, merci, si vous participez à l’amélioration de ce blog de blagueur.
Yann Le Puits Juillet 2012
Le poisson-scie
Lorsque le poisson-scie rencontre le requin-marteau,
Et qu’ensemble ils découvrent l’épave d’un bateau,
Affairés, courageux, ils créent un atelier de bricolage.
Avec son marteau, le requin concasse la coque sans âge !
Le poisson, avec sa scie, découpe planches ou blindages !
Quelle équipe dynamique,
Vraiment écologique !
10:11 Publié dans Comptines | Lien permanent | Commentaires (0)
10/07/2012
The Foe (1)
The Foe (L’Ennemi) (1)
(Extrait)
I know that It is here, patient and silent, crouching at the far end of the room, lurking amongst the shadows, its sisters and its accomplices, like a gloomy mare spawned by night, and bequeathed unto me as a unique and horrid privilege.
Je sais que Cela est ici, patient et silencieux, qui rôde et se tapit à l’autre bout de la pièce, parmi ses sœurs et complices, les ombres, comme une lugubre jument, par le cauchemar d’une nuit engendrée, qui m’échut en héritage, tel un unique et abominable privilège.
Only the lamp-desk is lit, and its shade encircles a narrow and shallow pool of light. In the middle of it, the typewriter is squatting on its haunches, and waiting for ten nimble fingers to skip and dance on its keys, so as to wake it up.
Seule la lampe de bureau est allumée, et le cercle de l’abat-jour délimite une mare de lumière, étroite et sans entrailles. Au milieu de celle-ci, la machine à écrire est assise à croupetons, et attend que dix doigts agiles sautent et dansent sur ses touches, de façon à l’éveiller.
1 Nouvelle que j’ai d’abord écrite en Anglais, puis traduite en Français.
08:22 Publié dans Nouvelles | Lien permanent | Commentaires (0)